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CHEVILLY-LARUE : 150 ans   
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Célébrations de l’année jubilaire

Fêter. Jubiler. Faire mémoire. Inviter. Prier. Rendre grâce. Rester en lien. Se tourner vers l’avenir.
Autant de paroles qui ont résonné tout au long de l’année 2014 pour le Séminaire des missions à Chevilly-Larue.

 
Dès le dimanche 2 février 2014, une conférence sur les « 150 ans de la présence des spiritains à Chevilly-Larue » a été organisée sur place, préparée par le P. Roger Tabard, archiviste général de la Congrégation du Saint-Esprit. Plusieurs événements suivent à partir de mars 2014. Nous soulignons en particulier l’exposition sur le travail des Frères, les productions musicales, les écrits de spiritains en Afrique, en France ou ailleurs, et les tableaux de photos anciennes retraçant l’évolution du site depuis 1864.
En la solennité du Cœur Immaculé de Marie – fête patronale de la Maison, le samedi 28 juin 2014 – nous avons posé plusieurs actes officiels : ouverture du jubilé, bénédiction de la croix restaurée du jubilé et dévoilement d’une plaque commémorative près de la grotte, en présence de Mgr Michel Santier (évêque du diocèse de Créteil), de Mme Stéphanie Daumin (maire de Chevilly-Larue), de M. Christian Hervy, conseiller général délégué au département (94), de la famille spiritaine rassemblée et de plus de 200 invités.
Lors de son allocution, Mme Daumin a évoqué le souvenir des 51 spiritains morts pour la France pendant la guerre de 14-18 et dont la mention figure sur le monument aux morts à Chevilly-Larue. Mme la maire était frappée aussi par le fait qu’en 1864, il n’y avait que 800 habitants pour la commune et que les spiritains représentaient le quart de la population. Contrairement à ce que tout le monde pensait, dit-elle, la vie au séminaire ne s’est pas traduite par une vie monastique, un voisinage discret : « C’est une véritable amitié, empreinte de fraternité, de solidarité, de confiance, qui s’est peu à peu tissée entre les spiritains et la commune d’accueil. » Et elle ajoute : « Peut-être parce que la Congrégation du Saint-Esprit, entièrement tournée vers les missions à l’étranger, est – plus encore qu’une autre – ouverte sur le monde. »
À son tour, le P. Gilles Pagès (provincial), souligne le fait que « Chevilly est une grande maison bien connue du diocèse, bien identifiée par l’Église de France, et qui marque de par sa taille et ses activités le paysage de la commune. » Il s’interroge : « Pourrions-nous imaginer Chevilly-Larue sans cette grande propriété ? »
Et il ajoute : « Depuis 150 ans, des bâtiments sont sortis de terre. Les activités furent nombreuses et diverses. Elles continuent nombreuses. C’est encore une maison de formation avec le noviciat spiritain européen et les sessions variées qui sont proposées. C’est aussi une communauté peuplée par nos frères en âge de se reposer après une vie missionnaire bien remplie. C’est un centre d’accueil qu’il nous faut mettre aux normes et nous comptons, Mme la maire, M. le conseiller, sur votre appui. C’est le lieu où sont conservées les archives générales de la Congrégation. Lieu d’histoire, de mémoire et lieu de culture. »
Quant à l’ouverture de la maison au-delà de ses frontières, le provincial rappelle que ce lieu est « ouvert aussi à des sans-abri et des personnes en réinsertion (Caris). Lieu ouvert également à bien des associations de la commune et à des corps constitués, à bien des personnes qui profitent du parc. Il n’en fut pas toujours ainsi ; beaucoup de gens d’ici voient encore ce grand ensemble comme une sorte de monastère hors du temps. Mais nous sommes bien dans le temps présent et au service de tous. Les murs se sont écartés et les grilles se confondent avec la verdure de parc. Tous ceux qui passent ou qui séjournent sont bienvenus. »
Ensuite, le provincial procède à la bénédiction de la croix du jubilé en priant : « Seigneur, Esprit de Sainteté, toi qui viens du Père, tu as voulu que la croix du Christ soit la source de toute bénédiction et la cause de toute grâce. Sois-nous favorable, nous qui avons planté à nouveau, sur le sol de Chevilly, à l’occasion du 150e anniversaire de notre présence, cette ancienne croix comme le signe de notre foi. Que cette croix soit pour nous une force et un appui pour marcher sans tomber sur les chemins du monde. Garde-nous unis au mystère de la passion du Christ et accorde-nous ainsi la joie de participer pour toujours à sa résurrection. Lui qui vit et règne avec toi et le Père pour les siècles des siècles. »
Il explique également le sens de l’inscription sur la plaque commémorative : « Depuis 150 ans des missionnaires partent de Chevilly-Larue jusqu’aux extrémités du monde, d’autres en reviennent. Mouvement. Nous jubilons. Nous croyons. Notre foi nous dit que c’est l’Esprit Saint qui est à l’origine de ce mouvement. C’est l’Esprit Saint le protagoniste de la mission. Nous, nous sommes ses serviteurs quelconques. Non pas inutiles, bien au contraire, mais quelconques. Depuis 1864, nous nous efforçons de répondre à l’appel de l’Esprit. Nous nous laissons envoyer au cœur des mondes par l’Esprit de sainteté. Et nous remercions l’Esprit qui fait de nous ses serviteurs. D’où le choix de l’inscription que vous allez découvrir sur cette plaque commémorative : “Béni sois-tu, Esprit de lumière au cœur du monde”. Et demain… ceux qui poseront la plaque en 2064, pour le 200e anniversaire, remercieront encore l’Esprit Saint car l’Esprit est fidèle et constant. Nous voulons l’être aussi, fidèles et constants. »
Les deux mois de l’été ont ensuite été consacrés aux préparatifs pour les célébrations de clôture du jubilé, le dimanche 7 septembre 2014. La veille, une procession aux flambeaux a eu lieu dans le parc en partant du château où ont vécu les premiers spiritains arrivés à Chevilly. Elle a été organisée sous le signe de la joie et de la solidarité avec tous les pays du monde où les spiritains travaillent actuellement. Ce jour du 6 septembre a marqué un événement du passé mais aussi du présent et de l’avenir, car en plus du jubilé, il y a eu la profession de deux jeunes Français (Florian et Mathieu) sortis du noviciat européen ce même jour. Un scolastique nigérian (Wilfred) a, quant à lui, renouvelé ses vœux.
Et lors de l’eucharistie de clôture présidée par le P. John Fogarty (Supérieur général), le 7 septembre, plusieurs confrères qui célébraient 25, 50 ou 60 ans (voire plus) de sacerdoce ou de vie religieuse ont renouvelé leur engagement à la fidélité missionnaire. Pendant son homélie, le P. Fogarty a rappelé le sens de faire mémoire, de se souvenir. Il est impensable, disait-il, d’oublier les générations de bâtisseurs, de formateurs, de professeurs ou des spiritains passés à Chevilly-Larue dont le témoignage est encore efficace et visible aujourd’hui à travers la planète. Beaucoup d’entre eux ont contribué au développement des peuples, transformé la vie des uns et marqué celle des autres. Là où il y avait des blessures et des mésententes, ils ont cherché à guérir et à réconcilier. Ils savaient, comme dit Gaudium et spes – Document du concile Vatican II – que « l’avenir de l’humanité appartient à ceux qui donnent aux autres des raisons d’espérer ».
Le Supérieur général a également souligné le fait que l’engagement définitif dans l’amour est un acte courageux parce qu’il implique un renoncement à sa propre vie. C’est le sens même de la fidélité et du don de soi.
 


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