Dossier       À Impfondo, l'Église lutte pour la dignité de tous 
 



Citoyens comme les autres…


«La misère qui fait souffrir les Pygmées me touche. Leur état est dû à l’ignorance. »
Venu du Rwanda, Jean-Baptiste Ruzindaza, réfugié au Congo depuis mai 1997, explique pourquoi il enseigne dans une école préparatoire pour enfants autochtones.  



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Pour sortir de la mentalité primitive et entrer dans la vie de société actuelle, il faut que les jeunes Pygmées soient alphabétisés, instruits. Ils seront alors capables de se prendre en charge, sans devoir toujours tendre la main et dépendre des autres. Une fois qu’ils auront pris conscience qu’ils sont citoyens au même titre que les autres habitants de cette nation, ils la serviront plus efficacement. La seule façon de permettre à ces hommes et femmes de sortir de l’oubli et souvent du mépris où ils sont encore aujourd’hui est de leur proposer école, santé et éducation.
La taille des Pygmées, leur culture et le fait qu’ils vivent presque nus dans la forêt font que les Bantous ne les considèrent pas comme des hommes et les méprisent.
Je trouve que ce difficile travail d’émancipation est une vraie œuvre de charité et un grand témoignage de la mission de l’Église catholique dans notre région. Les 1res réactions de parents pygmées, heureux de l’effet de l’école sur leurs enfants, montrent une certaine reconnaissance à l’égard des spiritains et de ceux qui les appuient. Je demande aux chrétiens de France de se montrer solidaires de ces peuples marginalisés et de soutenir notre action d’éducation dans La Likouala. Nous voulons réellement qu’ils puissent être instruits comme les autres. Nous n’oublions pas que, pour qu’un enfant puisse venir à l’école et y travailler, il faut qu’il soit en bonne santé et nourri correctement. C’est pour cela que nous leur assurons au moins un repas à l’école et que nous les soignons.
 
S’en sortir par l’école
Tous les Pygmées sont bousculés par l’évolution de leur pays. Une question revient souvent: « Que faire» Certains d’entre eux vont abandonner la vie nomade en forêt, sa culture et ses valeurs. Des évolutions ne peuvent plus attendre: les Pygmées doivent apprendre le français, langue officielle, s’ils veulent participer au développement de leur pays et être respectés par les autres.
Dans la forêt, l’éducation d’un enfant pygmée est achevée à 10-12 ans, dans une grande liberté pleine d’initiatives. La formation des enfants pygmées au centre préscolaire tient compte de cette tradition.
En partant de la vie de tous les jours, la méthode ORA (observer – réfléchir – agir) part d’exemples donnés par l’encadreur et les élèves, de dessins au tableau et dans les livrets, de questions-réponses, poèmes, chansons, histoires sorties de la forêt…
Un bon animateur parlant les 2 langues doit savoir s’adapter à tout ce qui s’exprime selon le rythme de chacun.
En 1980, au Cameroun, les Frères des Écoles chrétiennes lancent la méthode ORA. Elle permet aux enfants pygmées Baaka d’apprendre le français à partir de leur culture.
En 3 étapes<
  • 1re étape : les élèves voient objets, outils, dessins, situations et les décrivent spontanément dans leur langue. L’animateur leur apprend le mot, l’expression ou la phrase correspondante en français.
  • 2e étape : les élèves constatent, comprennent, échangent, dans leur langue. L’animateur en dialoguant traduit leurs expressions en français.
  • 3e étape : élèves et animateur réalisent ensemble un projet expliqué en français.
Un centre de formation ORA, c’est un atelier, une salle de classe avec bancs, tableau, préparations de l’animateur et travaux des élèves. Mais aussi un lieu d’accueil pour parents et autorités, un lieu où les enfants aiment venir travailler, chanter et vivre ensemble. Si l’animateur arrive à susciter cette ambiance.
« Exploités par les Bantous, les Pygmées n’ont pas d’autres solutions que de se prendre en main par l’école », affirme Hervé, jeune encadreur. En ajoutant: « Des parents l’ont déjà compris: ils demandent à apprendre à lire et à écrire comme leurs enfants. » 


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