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  Dossier      Spiritains en Éthiopie : Mission oecuménique 

 

Bâtisseurs de ponts


Parce que la division des chrétiens empêche l’évangélisation, le Père Emmanuel Fritsch contribue à faire grandir le respect et la coopération entre Églises.


Passionné par l’Éthiopie et l’Église orthodoxe, je me suis formé en guèze (langue classique éthiopienne) pendant ma théologie. Puis, ordonné et a% ecté à l’Éthiopie, j’étudie l’amharique à la School of Oriental and African Studies (SOAS) à Londres. N’ayant pas obtenu de visa, je rejoins le foyer oriental Saint-Basile à Lyon. Entretemps, en Éthiopie, la collaboration des spiritains avec l’Église orthodoxe trouble les évêques catholiques. Envoyé sur place par Propaganda Fide pour reprendre ses confrères, le supérieur général soumet leurs expériences au cardinal Willebrands, président du Secrétariat pour l’unité des chrétiens. Ce dernier y voit la mise en oeuvre de l’enseignement de l’Église catholique et donne son soutien. Le supérieur général me demande alors de rejoindre les spiritains du Gamo- Gofa. Arrivé en 1985, je vais renforcer le travail avec l’Église orthodoxe au centre de formation pour prêtres à Chencha, à 530 km d’Addis-Ababa. Les prêtres orthodoxes y viennent envoyés par leur évêque. Cette formation se complète par les contacts avec communautés et administration. Nous traduisons la Bible en langue doko et l’imprimons en livrets pour diacres et autres prédicateurs. Pour être en contact avec les gens et avoir un permis de travail, nous construisons des ponts, creusons des puits et amenons l’eau  aux villages. Avec des fonds trouvés par nousmêmes. Les Franciscan Missionnary Sisters for Africa gèrent la santé. Nous répondons aux besoins des villages en favorisant leur initiative. L’Église fait partie du tissu de la société. Des faits historiques, ethniques et la modernité ont permis ou causé l’implantation de communautés catholiques et protestantes, sources de nouvelles divisions. La foi des gens, c’est leur identité. Le Derg a voulu le faire oublier. Aujourd’hui, les gens ont le droit d’exprimer leur foi, orthodoxe, musulmane ou autre. Il est urgent que des missionnaires se rendent compte des richesses des autres Églises de façon à en faire profiter leur propre Église et à préparer à la réconciliation de tous les chrétiens. Il y va de la vérité de l’Évangile. J’ai toujours étudié la liturgie. Depuis 7 ans, je m’intéresse aux époques où les seuls documents sont les belles églises anciennes du nord du pays.
Cette étude du patrimoine orthodoxe liturgique est disponible aux membres de l’Église orthodoxe par des publications et un réseau de relations qui s’élargit.
Elle profite bien plus à l’Église catholique. Secrétaire du comité épiscopal catholique national, je coordonne la préparation de livres liturgiques qui devraient permettre aux catholiques éthiopiens de retrouver avec joie des valeurs qu’ils partagent avec leurs frères et soeurs orthodoxes. Des missionnaires les en avaient séparés à une époque où, croyait-on, il n’y avait d’Église qu’à Rome et pas d’autre formulation de la foi en Christ que chalcédonienne. Malgré des résistances encore fortes à des niveaux étonnants, la proclamation cohérente du règne de Dieu le demande. Il est bon que des spiritains mettent la main à cette pâte


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