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Missionnaires spiritains : Logo Le reportage  
Paraguay  
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ĂŠtre spiritain,
une vocation qui vient de Dieu





Mario, Fernando, Oscar et Marcelino sont âgés de 18 à 21 ans. Ils sont en formation spiritaine, au postulat (première étape de formation à la vie missionnaire). À part Marcelino, originaire de la ville d’Asunción, qui a connu la Congrégation par hasard, les trois autres proviennent de paroisses rurales tenues depuis longtemps par les missionnaires spiritains. Leurs origines sociales sont très modestes. Ils ont suivi des temps de récollection spirituelle, participé aux activités pastorales des Pères spiritains et du JEM (Mouvement de jeunes en mission). C’est ainsi qu’ils ont pu prendre la décision de commencer un temps de formation dans la Congrégation. Ils ont découvert une maison de formation ouverte sur l’extérieur, dirigée par des formateurs spiritains d’origines canadienne, espagnole et mexicaine. La simplicité, l’accueil et l’interculturalité sont des valeurs qu’ils découvrent et qu’ils apprécient. Ils peuvent librement s’exprimer, poser des questions, faire des propositions et inviter d’autres jeunes. Les personnes de passage à la maison sont accueillies et écoutées. Le postulat ne leur paraît pas un monde à part.
 
Leur formateur, le P. Rubén Càmara Uscanga, est mexicain. Il a connu les spiritains en Espagne et reçu sa formation là-bas. Au Paraguay depuis 3 ans, le voici nouveau responsable du postulat. Il suit des cours pour être formateur et accompagnateur spirituel, un service qui lui a été demandé, qu’il découvre et qui lui plaît. Il est heureux de travailler au service de jeunes qui se construisent. L’expérience des spiritains au Paraguay en matière de vocation n’a pas été couronnée de grands succès : une cinquantaine de jeunes, depuis 1989, se sont préparés pour entrer et travailler dans la Congrégation, mais la grande majorité n’a pas persévéré, à l’exception d’un seul, le Fr. Mariano Espinoza, missionnaire en Tanzanie, au service des réfugiés depuis plus de neuf ans.
 
La vocation missionnaire avec sa perspective de quitter le pays ne séduit pas beaucoup les jeunes Paraguayens, très attachés à leur famille et à leur terre. Naturellement croyants – ils vivent dans une ambiance de religion populaire et festive, liée au culte des saints –, leur expérience religieuse est simple, affective et sentimentale. Ils vont à la messe, quand tout va bien. Ils cherchent Dieu ou se confessent pour se sentir mieux.
 
Les jeunes sont fragiles. Ils arrivent en maison de formation avec des bases qui ne sont pas très solides. Un constat qui rend le P. Rubén réaliste : « Si les jeunes de nos maisons de formation ne deviennent pas missionnaires, nous les aurons – au moins – aidés à se construire. L’expérience menée avec nous aura été une étape importante de leur vie, observe-t-il. La vocation vient de Dieu et appartient à Dieu, elle est toujours un processus dynamique porté, malgré tout, par l’espérance. »



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