Un travail aux périphéries
Aller aux périphéries » : le slogan du pape François a marqué les esprits, mais il n’est pas nouveau pour beaucoup de missionnaires. « Un travail aux périphéries », c’est ainsi que le P. Victor Oliveira, curé d’une paroisse de la banlieue d’Asunción, définit le travail des spiritains dans la capitale et ses environs.

L’école Saint-Patrick – diocèse de Ballarat (Victoria) – a ouvert ses portes pour la première fois en 1889 avec les spiritains qui ont répondu à la demande de M
gr James Moore, évêque de Ballarat. Celui-ci est venu en Europe en 1888 à la recherche de prêtres pour ouvrir un internat de garçons dans son diocèse. Il en repartit avec 8 spiritains (4 prêtres et 4 Frères). En plus de l’école, ces derniers se sont occupés de la paroisse Saint-Augustin à Maryborough, toujours dans le diocèse de Ballarat. En raison de difficultés diverses – dont la mort de deux prêtres (les PP. Carol Griffin en 1889 et Patrick Brennan en 1891) –, les spiritains ont été rappelés en Europe. Le collège a été remis entre les mains des Frères des écoles chrétiennes à partir de 1892. Ses portes se sont rouvertes en 1893.
En banlieue, paroisse et foyer
Le P. Victor Oliveira, portugais, présent depuis des années au Paraguay qu’il connaît bien, est curé de la paroisse de Nuestra Señora, Virgen del Rosario, à San Lorenzo, en banlieue de la capitale. San Lorenzo, si calme les jours de semaine, s’éveille le soir lorsque ses habitants rentrent du travail et les fins de semaine – comme toutes les villes-dortoirs du monde. Il dirige la vie ordinaire d’une grande paroisse de 60 000 habitants et de ses 12 chapelles de quartier, aidé du P. Marcin Dusiñski, polonais. Chaque mercredi, il célèbre la messe au foyer de la Divina-Providencia. Ce jour-là , Natividad Zarate, fondatrice et actuelle directrice du foyer, est particulièrement émue : 7 jeunes filles qu’elle a accueillies, vues grandir et accompagnées, célèbrent leurs 15 ans, une coutume très populaire dans les pays hispanophones d’Amérique, connue sous le nom de Quinceañera.
Une équipe d’avocats, de psychologues, d’une psychopédagogue et de cuisinières encadre le foyer où vivent, en internat, 90 jeunes (de 6 mois à 18 ans), retirés à leur famille par décision de justice. « Nous sommes très attachés aux valeurs de l’Évangile, précise la directrice. Nous formons une grande famille de personnes très engagées, qui combat les inégalités de traitement entre personnes et entre les jeunes. » Le foyer ouvre des classes d’artisanat et d’informatique, ainsi qu’un conservatoire de musique appelé « Renacer » (Renaissance). Sans nul doute, le traditionnel bal des Quinceañeras promet d’être joyeux et animé…
San Pablo Apostol : une paroisse riche, qui reprend vie et dynamisme

En arrivant devant la belle église paroissiale San Pablo Apostol, on devine que nous sommes dans les quartiers aisés de la capitale. Qui pourrait se douter qu’il y a quatre ans la communauté paroissiale vivait une profonde crise à cause du mauvais exemple donné par son curé ? L’archevêque d’Asunción fait alors appel aux spiritains, et le P. Emmanuel Iorhen Alumuku accepte le défi. Nommé curé de la paroisse, il a jeté toute son énergie pastorale de jeune spiritain nigérian pour réunir à nouveau les paroissiens divisés, épongé les dettes colossales de la paroisse, invité les familles qui avaient déserté leur église ou commençaient à s’intéresser aux nouvelles sectes s’installant dans le quartier.
Grande a été sa joie de présider, en octobre dernier, les 50 ans de la fondation de la paroisse. Tous les mouvements d’apostolat ou de prière de la paroisse, la Légion de Marie, le Mouvement matrimonial, Jovenes sin fronteras (Jeunes sans frontières), los Cursillos, les dévots de la Divine Miséricorde, de la Vierge de Schönstadt, de Marie Rose Mystique, les Missionnaires de Marie, de l’Alliance Mariale, ainsi que les représentants des sept chapelles de quartier, les collégiens et les fidèles ont répondu à l’invitation de défiler dans les rues, d’assister au concert, à l’inauguration du nouveau clocher qui fait la fierté de notre jeune curé ou à la messe présidée par l’archevêque dans la grande église paroissiale de 1 000 places.