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  Dossier      Claude-François Poullart des Places - Devenir pauvre pour suivre le Christ 

La confiance en Dieu, source de fécondité

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Claude Poullart des Places disparaît prématurément à 30 ans. L’esprit évangélique du jeune fondateur et le respect qu’il inspirait autour de lui par sa vie exemplaire permettront à son œuvre de se développer et même de se rénover comme elle le fera avec la venue du P. Libermann

Claude meurt à 30 ans. Il a jeté les bases de la Congrégation du Saint-Esprit à qui il a légué son attention à la formation sacerdtale et son orientation ,missionnaire au service des plus démunis.
 


Claude Poullart des Places, ordonné prêtre en décembre 1707, peut se consacrer à plein temps à la direction de son séminaire. Cette maison de la rue Rollin ne cesse de grandir si bien qu’il décide de louer une autre maison où il n’ira que pour y mourir. L’année 1709 est la plus éprouvante pour le séminaire. Elle a commencé par un grand froid à Paris, avec des milliers de victimes. Claude en souffre particulièrement parce qu’il se prive pour favoriser ceux qui sont dans le besoin, en nourriture ou en vêtements. Il passe ainsi une grande partie de cette année grippé ou malade. Il meurt le 2 octobre. Voici le magnifique récit de sa mort, tel que l’a écrit M. Besnard, ancien élève de Poullart des Places et devenu supérieur des montfortains :
« Tandis que M. Desplaces se livrait tout entier aux soins qu’exigeait sa communauté naissante et qu’il s’épuisait d’austérités, il fut attaqué d’une pleurésie jointe à une fièvre continue et à un ténesme violent qui lui causa pendant quatre jours des douleurs extrêmes. Elles ne purent arracher de sa bouche un mot de plainte, encore moins d’impatience. On n’apercevait le redoublement de ses souffrances que par les actes de résignation qu’elles lui faisaient produire. La défaillance même de la nature semblait lui prêter de nouvelles forces pour répéter souvent ces paroles du saint roi David : “Que vos tabernacles sont aimables, ô Dieu des armées ! Mon âme ne saurait plus soutenir l’ardeur avec laquelle elle soupire après la demeure du Seigneur.” » (Ps. 83, 2-3.)
« Dès qu’on sut à Paris que sa maladie était sérieuse, un grand nombre de personnes distinguées par leur piété et par leurs places vinrent le voir : Messieurs les directeurs du séminaire de Saint-Sulpice, de Saint-Nicolas-du-Chardonnet et de Saint-François-de-Sales. Le saint homme, M. Jourdan, avec qui il était lié d’une étroite amitié, l’envoya aussi visiter de sa part. On lui administra de bonne heure les derniers sacrements, et après les avoir reçus avec un plein jugement et une parfaite liberté d’esprit, il expira doucement sur les 5 heures du soir le 2 octobre de l’an 1709, âgé de 30 ans et 7 mois. Tel fut le saint et célèbre M. Desplaces, instituteur du séminaire du Saint-Esprit à Paris » (Charles Besnard, Vie de Louis-Marie Grignion de Montfort, pp. 274-284, Centre international montfortain).


De Claude Poullart des Places à Libermann : les supérieurs

La fécondité d’une fondation.
Humainement parlant le séminaire aurait dû disparaître avec son fondateur. Le principal adjoint venait d’être rappelé par son évêque et un autre va l’être très rapidement aussi. Son successeur, trouvé avec peine, est décédé en quelques mois. Nous voyons au contraire qu’il a pu continuer et se renforcer très vite. Il va même avoir une longue période de stabilité et de développement qui lui permettra d’obtenir les reconnaissances légales et ecclésiastiques qui lui manquaient pour être à la hauteur de son projet d’Église. Le P. Louis Bouic, 3e supérieur général, restera 40 ans. Le P. Caris ne sera pas autorisé à rejoindre la société de Grignion de Montfort et permettra au séminaire de surmonter les difficultés matérielles et juridiques qui seront nombreuses.
Pendant et après la Révolution, le P. Bertout, 6e supérieur général de 1805 à 1832, consacra sa vie à faire revivre « le Séminaire de Poullart des Places », selon son expression. Les années de la colonisation, entre 1824 et 1848, sont des années difficiles pour une Congrégation missionnaire, reconnue par l’État qui lui impose des objectifs politiques. Elles laissent intacte, mais sans moyens, la force du charisme du fondateur, grâce à sa reconnaissance par la Propaganda Fide de Rome. La venue providentielle du Père Libermann revivifie le projet.
En 1848, la fusion des missionnaires du Père Libermann dans la congrégation du Saint-Esprit, telle que Rome l’a demandée, a permis aux membres des deux instituts de trouver un cadre nouveau moins dépendant de l’État et les laissant plus libres de se consacrer aux tâches d’évangélisation dans les divers pays du Sud, pour la période de la grande expansion missionnaire qui va commencer.

        
        

Prier 15 jours avec Claude-François Poullart des Places fondateur des spiritains

Pour faire bref : j’ai beaucoup aimé ce livre, ce qui n’était pas gagné d’avance ! Le côté artificiel et contraignant de la collection Prier 15 jours avec — J’ai pratiqué l’ouvrage en 5 jours, et ça marche ! — impose à l’auteur de faire simple et court.
Eh bien, là, c’est excellent ! Car j’ai trouvé en 120 pages l’essentiel de Claude-François Poullart des Places (désormais : PdP), et un PdP attachant. Les quelques textes que nous avons de lui sont des écrits très personnels où Claude s’adresse à Dieu, fait le point avec lui, l’interpelle. Par-delà la distance des siècles, nous nous retrouvons en communion avec sa recherche ; ses mots deviennent les nôtres jusqu’à un certain point, car c’est bien au même Seigneur que nous nous adressons avec lui.
On ne peut qu’être frappé de la façon dont Claude s’inscrit dans la ligne d’Ignace de Loyola (les jésuites furent vraiment ses maîtres) et comment ne pas remarquer le nombre de fois où il est question de la douceur et de la cordialité de Dieu.
En quelques lignes (pp. 18-19 et 38-39), vous trouverez un très bon résumé de son itinéraire spirituel et de son attitude intérieure : Claude accueille Dieu, suit le Christ dans son attention aux pauvres et, par sa façon de vivre l’Évangile, il suscite une communauté qui est devenue un institut missionnaire.
L’admirable de ce livre, c’est qu’il est deux fois un livre de prière : il y a, certes, les prières de Claude, qui nous sont présentées et commentées, mais il y a aussi les prières rédigées par Jean Savoie en conclusion de chaque chapitre/journée : elles sont très simples, très sobres, très justes, et chaque spiritain, chaque ami des spiritains, chaque communauté devrait les reprendre à son compte au fil des jours.
Oui, en vérité, ce petit livre est une bonne action: par lui, on se sent proche de Poullart des Places et on éprouve l’envie de devenir avec lui meilleur disciple de Jésus en laissant l’Esprit nous donner aux hommes.
Paul Coulon, cssp


Jean Savoie, Prier 15 jours avec Claude-François Poullart des Places fondateur des spiritains, Paris, Nouvelle Cité, 2008, 119 p.

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