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Je suis chrétien pour les autres
Moses Tang, patron d’une entreprise high-tech d’application
industrielle du laser. Avec son épouse Angel, ils expliquent comment ils vivent
en chrétiens et pourquoi ils soutiennent les spiritains.
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« Je suis devenu catholique à la High School, explique Moses. J’ai été le
1er de la famille. Mon père était militaire. Il nous a vraiment aimés, mes 3
sœurs et moi. À l’université, pratique régulière. Puis, 4 ans et demi de
service militaire. En lançant mon entreprise, avec le souci de trouver de bons
techniciens, j’ai rencontré de nombreuses difficultés. Mon partenaire m’a
quitté. Depuis 2 ans, ça va. J’emploie 60 personnes dans le découpage et
l’application industrielle du laser, avec un grand poste de recherche et de
développement. Durant la crise économique, les employés couraient aux temples
pour prier. Le P. Jean-Pascal a béni mon entreprise et a célébré une messe dans
nos locaux. Un grand moment de paix pour tous.
Ma foi est l’ancre qui me tient. Être patron impose des choix à faire
même quand on essaie d’être humain. J’ai commencé à donner du temps aux autres.
Aller voir un jeune prisonnier pendant 2 ans sans lui faire la morale et le
voir un jour écrire à sa mère pour lui demander de se réconcilier avec lui, ça
me touche profondément. Plus tu fais pour les autres, plus tu reçois de Dieu :
j’en ai fait l’expérience. Les services que j’ai pu rendre ont changé ma façon
de voir la vie, les gens et mes relations avec mes employés, avec des résultats
positifs pour tous. Enseigner la catéchèse m’a dégrisé devant le succès et m’a
libéré de mes problèmes. Mon prénom, Moses (Moïse), je le comprends de plus en
plus comme un nom-programme. Je suis chrétien pour les autres. Catéchèse,
visite de prisonniers, c’est à nous, laïcs, de relier ces ministères à une
pastorale paroissiale. Ça fait du bien à tous. »
« Si je suis catholique depuis 20 ans,
ajoute Angel, je le dois à Moses que je
connais depuis 25 ans. Je suis fille unique. Mon père a prié pour que j’aille à
l’université catholique. Baptisée, je suis restée 20 ans à ne m’occuper que de
mon travail, de mes enfants et de mon mari. Aujourd’hui, j’ai du mal à
comprendre que Dieu soit resté à mes côtés. Pendant un bref repos en montagne,
j’ai senti qu’Il me parlait, qu’Il m’aidait à tenir en même temps mes rôles de
mère, d’employée et d’épouse, malgré toutes les tensions. J’ai enfin admis
qu’Il s’occupait de moi, de nous. »
Angel parle longuement. Son mari l’écoute
sans l’interrompre… Ému, il ajoute :
« Ma femme sait aimer sans parler, de façon naturelle, avec une patience
incroyable. »
« Le temps nous pousse à évoluer, continue
Angel. J’ai mis 5 ans à me trouver
moi-même. Je vais enfin à la messe avec joie. Je fais de la catéchèse, je
m’exprime par mes photos pour rendre les autres heureux. »
« Nos enfants ne pratiquent plus, s’excuse
Moses. Elles sont généreuses, pleines d’énergie. Pression du groupe, études et
ordinateur font qu’elles laissent tomber. Elles vont évoluer par elles-mêmes.
Mes frères et sœurs se sont convertis après moi. Mon père et ma mère aussi, en
fin de vie. Aucune parole, aucun ordre ne peut changer quelqu’un. Dieu seul le
peut. Le P. Jean-Paul Hoch a été le 1er spiritain à parler
correctement le chinois. Son attitude a aidé les gens à apprécier les
spiritains. S’insérer dans la vie des gens est difficile à cause de la langue
et de la culture. Je crois que votre expérience de 300 ans vous aide à vivre avec
les gens. Comme ami proche et collaborant avec vous, je suis souvent inspiré
par votre spiritualité. Elle éclaire ma foi et mes affaires !
La fraternité entre vous est profonde. Votre spiritualité
du risque rend votre foi plus solide et votre esprit plus souple. Vous vous
appuyez davantage sur des ressources spirituelles que matérielles. Je crois que
votre respect des Taïwanais et de leur culture vient du cœur. Votre groupe
multiculturel nous donne un bon exemple pour apprendre à apprécier les différences
et à respecter les personnes de toutes nations. »
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