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Un Vietnam en pleine croissance


Meurtri par ses guerres et leurs conséquences, le Vietnam a lancé depuis 1986 un développement planifié et soutenu. Ses 86 millions d’hab. découvrent un boom économique et des défis considérables.


Entouré à l’ouest par le Laos et le Cambodge et au nord par la Chine, le Vietnam est bordé sur 3 260 km par la mer de Chine, le golfe du Tonkin et le golfe de Thaïlande. Vietnam signifie textuellement les Viêt du Sud. Il est constitué, au nord, du Tonkin, avec les villes de Hanoï et de Haiphong. Au centre, de l’Annam traversé par la cordillère annamitique, avec les villes de Huê’ et Da Nang. Au sud, la Cochinchine avec Hô Chi Minh-Ville. Capitale Hanoï. Montagnes et hauts plateaux couvrent les 2/3 des 331 690 km².
Pour les historiens vietnamiens, le Vietnam fut fondé en 2877 av. J.-C. dans leur capitale située alors à l’emplacement de Canton (Chine). Quelques dates marquent son histoire. 1858 : débarquement des Français à Da Nang. 1930 : fondation du Parti communiste indochinois. 1940 : invasion de l’Indochine par l’Empire du Japon. 1941 : fondation du Vięˆt Minh et début de la Résistance. 2 septembre 1945 : proclamation par Hô Chí Ming de l’indépendance de la République démocratique du Vietnam. 1946-1954 : guerre d’Indochine. 1949 : création de l’État du Vietnam au sud par l’administration française. 7 mai 1954 : défaite française de Ðięˆn Biên Phú. 20 juillet 1954 : partition du pays au niveau du 17e parallèle avec, au nord, un État communiste, la République démocratique du Vietnam. 1958-1975 : guerre du Vietnam. Janvier-février 1968 : offensive du Têt, 30 avril 1975 : défaite du Sud, victoire du Nord et du Vięˆt Công, fin de la guerre du Vietnam. 2 juillet 1976 : réunification en une République socialiste du Vietnam, avec Hanoï pour capitale. Saigon devient Hô Chi Minh-Ville. 20 septembre 1977 : admission du Vietnam à l’Organisation des Nations unies.
Le Vietnam est officiellement une République socialiste. Le parti communiste vietnamien contrôle toutes les institutions politiques. L’organe suprême de l’État est l’Assemblée nationale élue au suffrage indirect par tous les Vietnamiens âgés de plus de 18 ans et renouvelée tous les 5 ans.
Le gouvernement a limité à 2 le nombre d’enfants par famille. À côté des maladies tropicales, les dioxines contenues dans les défoliants (agent orange) produits par Monsanto et dispersés par l’armée américaine par avion durant la guerre causent – encore aujourd’hui – un taux anormal de malformations congénitales.
Chaque kilo de défoliant contenait 30 mg de poison. S’y ajoutent les dégâts de composants d’autres armes. Et les pollutions industrielles, agricoles (engrais, pesticides) et urbaines (augmentation du trafic, essence plombée…).
Guerres, dépenses d’armement, embargo américain et bureaucratisation communiste d’après 1975 avaient affaibli l’économie. La rénovation lancée en 1986 a fait passer progressivement le pays d’une économie socialiste planifiée à une économie mixte à la croissance soutenue. Cette libéralisation a généré un capitalisme d’État qui permet au gouvernement de moderniser l’économie en partageant les bénéfices avec des sociétés étrangères. Un net recul de la pauvreté fait naître une classe moyenne qui consomme massivement. Le Sud, très fertile, cultive surtout le riz. Le Vietnam en est le 3e exportateur mondial.
Et le 2e plus grand producteur de café. Les ressources minières et l’industrie lourde se concentrent au Nord. Principale exportation, le pétrole (20 % des revenus du commerce extérieur. Le 1/4 du pétrole importé aux États-Unis vient du Vietnam).
Le pays fait partie de la Coopération économique Asie Pacifique (APEC) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis le 11 janvier 2007.
La langue officielle, le vietnamien, s’écrit dans un alphabet dérivé de l’alphabet latin. Le jésuite Alexandre de Rhodes (né à Avignon en 1591 et mort à Ispahan en 1660) établit le 1er dictionnaire de langue annamite, en transcrivant les phonèmes vietnamiens dérivés du chinois sur la base de la phonétique du portugais.
Le gouvernement français imposera cette transcription en 1918. Elle deviendra la méthode d’écriture du Vietnam à l’indépendance, le 2 septembre 1975.
Le Vietnam qui compte 75 langues (viêt, muông, khmer, hmong, cham, jaraï, sedang, miao-yao, mandarin, etc.) fait partie de la Francophonie. Le français y est beaucoup enseigné. Mais les jeunes préfèrent l’anglais. Le pays compte plus de 2,5 millions de Vietnamiens anglophones réels et autant d’autres maîtrisant l’anglais à des degrés divers. Le chinois mandarin est parlé par 2 millions de Vietnamiens. L’allemand (3e langue après l’anglais et le français) se parle de plus en plus. Cela est dû au tourisme, aux échanges commerciaux importants et à une forte immigration de Vietnamiens en Allemagne.
En 2008, le Vietnam a accueilli 4 253 740 touristes venus de Chine, Corée du Sud, États-Unis, Japon, Taïwan, Australie, France, Malaisie, Singapour et Thaïlande. Leur nombre est en nette progression d’année en année.
Un Français dirige depuis 3 ans une équipe constituée à 95 % de Vietnamiens. « Ce qui est marquant, affirme-t-il, c’est la jeunesse de la population, son dynamisme, sa joie de vivre et son insouciance. C’est un bouillonnement permanent, dans une atmosphère très bruyante, pas très organisée, chaude et humide pour le climat.
Les Blancs jouissent d’une certaine admiration due à la réussite technologique et économique du modèle occidental et à leur environnement culturel. Les gens de couleur sont souvent méprisés. Très sûrs d’eux, les Vietnamiens ne doutent de rien. Une attitude résultant de l’histoire qui a montré que personne n’a pu soumettre ce peuple après les occupations chinoise, française et américaine. Avec la chape de plomb communiste qui s’est abattue sur le pays depuis 1975 (1954 pour le Nord), vous obtenez un peuple fier et obstiné, dur à la tâche, certain de sa force et de son avenir radieux, mais pas très ouvert aux influences culturelles extérieures.
En plein boom économique, le pays est face à des défis considérables : manque d’infrastructures, grand retard de la formation technique et professionnelle, corruption généralisée, pas de pluralisme politique, et régime dictatorial.
La société, rurale et traditionnelle, conserve une certaine cohésion : grande solidarité intergénérationnelle, famille élargie sur 3 ou 4 générations vivant sous le même toit.
Les jeunes sont bien élevés et respectueux des normes sociales, des anciens et des traditions. La femme fait tourner la société : gestion du foyer, éducation des enfants, travail à l’extérieur. Mais vu le rythme d’occidentalisation accéléré dans l’économie et l’organisation sociale, il est à craindre que ce qui fait la force de cette société ne se délite rapidement. »


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