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Une Église pour le progrès humain de tout le peuple



Mgr Pierre Nguyen Van Kham, évêque auxiliaire de Hô Chi Minh-Ville et président de la commission Communication de la Conférence épiscopale, présente les priorités de l’Église au Vietnam.

Début octobre 2010, notre conférence épiscopale s’est réunie à HCMV, pour célébrer les 350 ans des 1ers diocèses du Vietnam et les 50 ans de l’arrivée d’une hiérarchie vietnamienne. Nous avons réfléchi à la priorité à mettre en œuvre dans notre Église. Et nous avons choisi la communion. Parce que depuis 1954 et les Accords d’armistice qui ont marqué la fin de la 1re guerre d’Indochine, notre pays a été divisé en 2. Le Nord, communiste. Le Sud, capitaliste. Une seconde guerre a suivi avec les atrocités que le monde entier a vues. Depuis 1975, tout le Vietnam vit sous le régime communiste. C’est de cette histoire que naissent les situations différentes que connaît notre Église. Mais nous avons aujourd’hui une seule Conférence épiscopale qui veut faire grandir la communion dans son Église. Laïcs, clergé, congrégations et personnels religieux travaillant chez nous, nous voulons faire exister ensemble une Église plus vivante.
Face au régime politique, nous avons des contraintes mais moins qu’autrefois. Concernant le nombre de nos séminaristes, nous ne demandons plus combien nous pouvons en accepter. Aujourd’hui nous présentons nos chiffres. Mais des limites nous restent imposées : nous n’avons pas le droit de proposer une forme d’éducation, des services hospitaliers, autant d’engagements que nous demandons parce que les gens les attendent. J’espère que la situation ira en s’améliorant. Nous y travaillons à chaque occasion. Et nous sentons par différents signes que les choses évoluent. Ceci aussi à cause des nouvelles relations qui s’établissent entre les peuples voisins et le Vietnam. Dans le passé, beaucoup de raisons excitaient le communisme. Le Christ et ses paroles mal comprises sur la pauvreté. Mais aussi un catholicisme venu d’ailleurs qui paraissait contrôler la marche de l’Église et donc d’une partie du peuple. Depuis 1975, le régime voit un engagement de l’Église non seulement pour les chrétiens mais pour tout le peuple.
Aujourd’hui, les jeunes sont notre priorité et notre espérance. Mais ils manquent de bases humaines et morales. C’est grave pour leur vie personnelle et celle du pays tout entier, pris dans la course au toujours plus. L’Église s’efforce de leur proposer des éléments pour se construire sur le respect de soi-même et des autres. Seules de telles bases sont solides, l’histoire nous le prouve. Les mouvements d’Église, depuis la catéchèse jusqu’aux chorales, en passant par tous les groupes de formation d’étudiants et de volontaires, se forment dans ce sens par sessions et autres rencontres. Beaucoup de missionnaires sont venus au Vietnam et ont posé les bases de notre Église. Aujourd’hui, beaucoup de missionnaires vietnamiens travaillent partout dans le monde. Ceux qui veulent venir travailler chez nous se heurtent à des difficultés politiques. Il nous faut pour cela limiter leur nombre. Leur arrivée dépend aussi du service qu’ils peuvent rendre à notre Église, comme enseignants par exemple. Il faut prendre en compte aussi les buts de leurs congrégations qui pensent trouver facilement des vocations chez nous. J’espère de plus en plus de liberté pour que nous puissions ensemble devenir une Église capable de rendre le meilleur service possible à notre peuple et à l’Église universelle.
Toussaint, 5 heures. Messe à Tân Hoa, quartier où habitent les postulants spiritains. Une église d’une architecture et d’un décor typiquement vietnamiens avec colonnes et bas-reliefs en pierre et bois sculptés autour d’un chœur illuminé par un Christ en bois suspendu au-dessus d’une Cène en bronze. Des fleurs présentées avec beaucoup de goût.
Nous célébrons la messe avec les PP. Trinh et Pat. Hommes d’un côté, femmes de l’autre remplissent l’église. Dix minutes avant la messe, un homme lance une prière que tous reprennent sur un ton presque musical. Une petite chorale entraînante, des lecteurs dignes, un silence priant. Beaucoup de communions. Du côté hommes où je distribue le corps du Christ, un défilé de mains, calleuses pour les plus jeunes, soignées pour certains, fatiguées pour les plus âgés. Dans l’attitude de tous, dignité et foi.

Au service du bonheur de tous

Créée en octobre 2010, la Commission épiscopale Justice et Paix de l’Église du Vietnam a été placée sous la responsabilité de Mgr Paul Nguyên Thai Hop, évêque de Vinh. Objectif : promouvoir la justice et la paix conformément à l’Évangile et à la doctrine sociale de l’Église. Sa 1re intervention a eu lieu lors du procès intenté le 27 octobre 2010 aux 8 fidèles de Côn Dâu pour leur résistance aux pouvoirs publics. Dans une lettre au Tribunal populaire de Da Nang, Mgr Hop demandait le report de l’action judiciaire et la présence d’avocats auprès des accusés. Le 22 décembre 2010, la Commission était intervenue auprès des autorités civiles de Sóc Trăng pour soutenir des religieuses de la Providence de Portieux revendiquant une propriété confisquée par la municipalité. Une lettre adressée aux évêques annonce l’ouverture d’un colloque à Saigon, le 27 mars 2012. But : présenter la Commission nationale et établir un réseau de sous-commissions avec des délégués de chaque diocèse. La lettre signale aussi la création d’un site Internet donnant des infos sur la commission et ses activités au service du progrès humain des catholiques et des non-catholiques et du développement du pays.


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