Personne  d’autre ne le fera Au Vietnam, les spiritains ont choisi d’intervenir dans des œuvres de bienfaisance, surtout là où apparaissent de grands besoins. Le P. Frédéric Rossignol soutient différents orphelinats avec l’appui d’amis et de partenaires.

Mme Tu Chung et M.Toan, responsables de l’association Abandoned Little Children à Houston aux États-Unis, récoltent US $ 150000/an. Accompagnés de M. Tân, de MmeHoâ, des Srs Miên et Ninh, religieuses de la Vierge couronnée, ils les distribuent chaque année à 60 orphelinats tenus par des religieuses et des moniales bouddhistes.
Au Thiên Phuoc Orphanage, les Sœurs diocésaines de Notre-Dame-des-Douleurs accueillent 75 enfants, de 1 à 14 ans, handicapés physiques et mentaux. Elles apprennent à lire et à écrire à ceux qui en sont capables. «Nous n’avons aucune aide de l’État. Les gens nous aident spontanément», affirme la responsable. En expliquant: «Les enfants viennent de toutes les régions du pays, envoyés souvent par d’autres congrégations qui les découvrent et qui n’ont ni moyens ni locaux pour les accueillir. Ici, nous sommes 24 h sur 24 à la disposition des enfants qui sans notre assistance ne peuvent vivre calmes et propres. Nous payons 10 employés. Notre congrégation a 12 novices qui veulent se dévouer auprès des nombreux pauvres, enfants et personnes âgées privés d’assistance sociale.»
À Phan Thiêt, à côté de leur communauté de Phuoc An, les Amantes de la Croix de Nha Trang accueillent et scolarisent 18 enfants aveugles et 22 autres handicapés venus de partout. Sr Anna Dao, avec 8 religieuses, 2 novices, 4 enseignants et 1 cuisinière, fait tourner l’ensemble sans aucune subvention d’État. «Heureusement, dit-elle, les gens reconnaissent ce que nous faisons et nous aident. Et des amis des États-Unis nous allouent $ 2000/an pour entretenir et renouveler le strict minimum.»
Sr Dao, formée auprès des Sœurs de la Croix à Strasbourg, enseigne le braille. Responsable du centre, elle parle de journées de services, de déplacements à moto, d’efforts pour joindre les 2 bouts, en concluant: «Aider ces enfants me fait du bien.» Dans la même ville, les Sœurs Amantes de la Croix de Phan Thiêt accueillent 25 enfants sourds-muets. Et à Hûng Dông, 62 autres enfants atteints de différents handicaps. Dans ces centres visités, des plus récents aux plus anciens, partout une très grande hygiène: locaux et sols propres, mobiliers élémentaires (lits, cuisine…) rangés. Mais ce qui frappe le plus, c’est la présence attentive et bienfaisante des religieuses et des moniales: gestes qui rattrapent les erreurs dues aux handicaps, paroles pacifiantes qui expliquent avec le sourire… Le tout avec une simplicité qui rayonne d’une bonté de cœur qui rend moins pénibles les handicaps les plus paralysants.
Les spiritains assurent eux-mêmes un parrainage de 60 enfants avec Aide aux enfants du Vietnam dans le delta du Mékong. Et un autre de 300 enfants à Huê commencé par le P. Jean-Pascal Lombart et soutenu par les amis des spiritains de Taïwan. Sur place, curés et religieuses repèrent les enfants nécessiteux. Les spiritains leur cherchent des parrains et assurent le suivi avec les donateurs avec visite et rapport sur la situation effective des enfants. Cet engagement concret, régulier ouvre un avenir aux jeunes et aux parents. Et permet à des donateurs de rester attentifs à ce qui se passe au Vietnam. Les partenaires de l’association apprécient que les spiritains les accompagnent avec une disponibilité qu’ils ne trouvent pas ailleurs. «Si nous laissons tomber cet accompagnement, affirme Frédéric, personne d’autre ne le fera. Nous croyons que cela fait partie de notre mission. »