L’an dernier, diverses manifestations ont marqué le centenaire de la naissance de Madeleine Delbrêl. Morte depuis 40 ans déjà, elle n’est peut être pas connue de tous. Beaucoup la considèrent pourtant comme une personnalité de premier plan de l’Eglise du 20^e siècle. Qu’a-t-elle donc fait de si marquant ? Elle n’a rien bâti, elle n’a rien conquis, elle n’a rien inventé qui reste à la postérité. Mais elle a vécu si profondément sa recherche personnelle, ses convictions chrétiennes, son témoignage humain et spirituel, qu’elle est à la fois poète, écrivain et mystique, en cours de béatification à Rome.
Elle est née en Dordogne, son père d’origine ouvrière devient cadre aux chemins de fer ; sa mère est issue d’une famille d’origine bourgeoise. Arrivée à Paris, bien intégrée dans un milieu intellectuel et athée, elle aime la vie et le prouve : littérature, peinture, poésie.
Quand elle redécouvre la foi chrétienne de son enfance, elle la reçoit avec simplicité et profondeur, comme le négociant de l’Evangile, qui découvre la perle rare et laisse tout le reste pour sa découverte.
Elle passe 30 ans de sa vie professionnelle d’assistante sociale en milieu déchristianisé en poursuivant cette recherche des implications concrètes de la vie chrétienne et en les incarnant, avec quelques compagnes, dans la vie de tous les jours : elle vit l’Evangile tout simplement, mais radicalement. Et cela fait sa sainteté.
Nous voudrions présenter ici cet itinéraire spirituel, plein de grâce et d’engagement. Sa façon de lire l’évangile des Béatitudes, sa spiritualité, sa présence spirituelle aux gens de la rue, ses engagements dans les grands problèmes de l’Eglise de son temps : tout cela fait une sainteté au quotidien qu’elle a su vivre et si bien écrire pour nous entraîner dans la joie de croire.