En
mémoire de
la mort de Claude Poullart des Places
2
oct 1709
Le
père Charles Besnard (1717-1788), montfortain, auteur de la
Vie de Louis-Marie Grignion de Montfort, raconte la mort de Claude
Poullart des Places :
«
Tandis que M. Desplaces se livrait tout entier aux soins qu´exigeait
sa communauté naissante, et qu´il s´épuisait
d´austérités, il fut attaqué d´une
pleurésie jointe à une fièvre continue et á
un ténesme violent qui lui causa pendant quatre jours des
douleurs extrêmes. Elles ne purent arracher de sa bouche un mot
de plainte, encore moins d´impatience. On n´apercevait le
redoublement de ses souffrances que par les actes de résignation
qu´elles lui faisaient produire. La défaillance même
de la nature semblait lui prêter de nouvelles forces pour
répéter souvent ces paroles du saint roi
David : « … Que vos tabernacles sont aimables, ô
Dieu des armées ! Mon âme ne saurait plus soutenir
l´ardeur avec laquelle elle soupire après la demeure du
Seigneur ».
«
Dès qu´on sut à Paris que sa maladie était
sérieuse, un grand nombre de personnes distinguées par
leur piété et par leurs places vinrent le voir :
messieurs les directeurs du séminaire de Saint-Sulpice, de
Saint-Nicolas-du-Chardonnet, de Saint-François-de-Sales. Le
saint homme M. Gourdan, avec qui il était lié d´une
étroite amitié, l´envoya aussi visiter de sa
part. On lui administra de bonne heure les derniers sacrements, et
après les avoir reçus avec un plein jugement et une
parfaite liberté d´esprit, il expira doucement sur les
cinq heures du soir, le 2 octobre 1709, âgé de 30 ans et
7 mois. Tel fut le saint et célèbre M. Desplaces,
instituteur du séminaire du Saint-Esprit à Paris. »
DES
Leçons de la Vie et DE
L'œuvre de CLAUDE Poullart des Places
Claude
Poullart des Places se laisse conduire par l´Esprit Saint pour
découvrir le mystère du Christ pauvre. Il met en route
un projet qui vient du cœur de l´Évangile : imiter
le Christ et reconnaître aux pauvres leur dignité, en
permettant à ceux qui le veulent de devenir prêtres pour
servir l´Église.
Son
itinéraire inspirera notre prière chaque jour :
recherche évangélique de sainteté, réponse
à sa vocation personnelle, fondation d´une famille
religieuse. Nous relèverons surtout les motivations qui l´ont
inspiré.
Claude
accueille Dieu
: par une conversion de plus en plus profonde à l´esprit
de l´Évangile. Il suit l´appel qui exige le plus
grand oubli de lui-même et le dépassement de sa
condition sociale. Il avance dans le discernement spirituel : il veut
être prêtre pour servir, sans les avantages et les
honneurs du clergé.
Claude
suit le Christ dans son attention aux pauvres
: il se tourne du côté des plus pauvres; pour eux et
avec eux, il cherche à dépasser les barrières
que leur impose la société établie de l´époque.
Il consacre sa vie à l´accompagnement de la vocation des
pauvres.
Par
sa façon de vivre l´Évangile, il suscite une
communauté qui est devenue un institut missionnaire;
sans avoir cherché à s´engager dans une grande
entreprise, par son sens évangélique, il se trouve à
l´origine d´une réponse urgente aux besoins de
l´Église : il est l´inspirateur et l´initiateur
d´un séminaire pour les besoins des plus pauvres, où
qu´ils soient. Cette œuvre continue après lui,
parce qu´elle est au cœur de la vie ecclésiale.
Son
intuition évangélique est toujours d´actualité.
Les dons de Dieu sont gratuits. Ils ne doivent pas dépendre de
la richesse matérielle des familles. La vocation sacerdotale
doit être accessible à tous. Claude Poullart n´accepte
pas qu´elle soit refusée aux pauvres alors que l´Église
a besoin de prêtres dans les « missions » et dans
les postes délaissés.
Comme
le Christ l´a fait à ses apôtres, Claude propose à
ses amis pauvres une vie dont la source est en Dieu, une vie faite de
charité,
de pauvreté choisie, de prière et de travail dans
l´obéissance, en communauté fraternelle, active,
modeste et priante. En vue de l´évangélisation de
tous, il engage aussi par là, une coopération entre les
Églises. (Jean Savoie, CSSp)