Cahier Afrique (2)



  Regards d'un jeune missionnaire
Par Yvon Edouard

Ici les gens sont très sympathiques, et très accueillants. La saison de l’hivernage est terminée, depuis la fin du mois de novembre. Actuellement il fait très chaud surtout à Conakry, une chaleur sèche et humide. J'ai été un peu malade, mais grâce à Dieu, tout va bien. Le palud est absent pour l’instant, jusqu'à quand, je ne sais pas, en tout cas je fais attention. Pour tout vous dire, la première semaine de mon arrivée, de la nuit du vendredi à samedi; nous n'avons pas dormi, à cause des coups de fusils tirés un peu partout dans le quartier J'avais très peur. Je me croyais dans un western, mais c'était la réalité. Je n'ai pas trop à me plaindre, parce que je sais que d'autres avant moi ont vécu des situations plus difficiles que celle-ci.
L'élection présidentielle a été proclamée pour le dimanche 21 septembre. Les gens ont très peur par rapport à l'avenir du pays. C'était déjà le cas en 1998. On ne connaît pas encore les circonstances du résultat de ces élections. Nous avons aussi des coupures incessantes d'eau et d'électricité alors nous allumons soit les bougies, la torche ou le groupe électrogène. Le matin, il faut prendre sa douche avant sept heures. L'année dernière, ils sont restés pendant trois ou six mois sans eau et électricité. Et cette année encore, cela risque de se reproduire. La situation est critique dans le pays. Je cite un exemple : l'université n'a pas encore repris ses activités, des étudiants attendent les résultats de leurs examens, la rentrée universitaire est fixée seulement qu'au mois de janvier selon le déroulement des élections.
En ce qui me concerne à la mission, j'ai commencé mes activités comme économe de la maison. Je peux vous dire que ce n'est pas facile, et il y a de quoi faire ex. : réparation de la toiture, la plomberie, la literie est à changer, l'électricité est à refaire etc .... Surtout que c'est une maison d'accueil pour les confrères et autres, qui sont de passage à Conakry. Nous n'avons pas beaucoup de subventions, sauf quelques intentions de messes, et les paroissiens qui nous aident selon leur possibilité. J'essais de demander à des organismes un peu partout afin qu'ils puissent nous venir en aide ce qui n'est pas toujours évident, parce qu'eux aussi ont d'autres demandes. Pour l'instant, j'ai fonctionné avec les dons qui m'avaient été donnés lors de mon départ. Pour la suite nous verrons. Nous allons bientôt vendre notre troisième voiture, qui fera entrer un peu d'argent. Ici il faut être très débrouillard pour avoir de l'argent. La vie coûte très chère, et les gens sont très pauvres. Dans toutes les rues de Conakry, on trouve des pauvres qui mendient. Le vicaire qui a été économe avant moi, m'aide énormément, il est aussi très habile de ses mains. Sinon dans l'ensemble, je me porte bien. L'adaptation se fait doucement. Je commence à conduire dans la ville ou alors je prends les taxis que l’ on appelle les maques bananas , c'est très rigollot !!!

Yvon Edouard

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