Cahier Afrique (3)

Mes joies à moi ont été d'avoir été jugé encore utile à l'Eglise en Guinée et à sa population. Et puis - merci Seigneur - que mon capital santé, même un peu ébréché, ait suffi pour accomplir les services demandés.

Même éloigné de Conakry puis de Guinée, nous correspondions. J'étais ainsi tenu au courant de l'épanouissement de sa famille, son épouse MarieJeanne lui donnant 5 filles et 5.garçons. Aux obsèques, sauf un fils, Paul, dont j'eus à célébrer le décès en France l'an dernier, ils étaient tous là, solides comme " des oliviers autour de la table ".
Jean-Bernard, dès 1952, avait lancé la Légion de Marie en Guinée, parallèlement à son travail de catéchiste. Il y a été fidèle jusqu'au dernier jour. Les groupes issus de ce travail ont, été des éléments très importants pour la fidélité chrétienne au temps de la 1 ère République (1958 -1984) qui ne fut pas tendre avec les églises... Tout ceci en bénévolat non-stop pendant 51 ans

Professionnellement, il était infirmier diplômé d'Etat, très estimé au travail et dans son quartier. Dans ses attributions il accompagnait les équipes sportives guinéennes dans leurs déplacements internationaux. Dans son quartier populaire où, avec ténacité, il a construit et agrandi - au fil de la croissance de sa famille - sa maison sans guère de confort mais " fonctionnelle". Tout le voisinage l'estimait pour ses soins souvent bénévoles et pour son charisme de réconciliation dans les familles chrétiennes ou non.

J'étais fort ému d'accompagner ses funérailles à la maison et à la paroisse et jusqu'à son village d'origine (Kondiadou que j'ai eu à évangéliser dans les années 60). J'étais fourbu mais plein d'actions de grâce: l'Afrique ce n'est pas que des guerres tribales et des coups d'état, c'est aussi un potentiel humain.

Ce qui m'a permis cet accompagnement c'est d'être désormais à Boffa. En effet, revenu en février 2003, je suis retourné à Mongo, j'ai assisté au Centenaire de Brouadou (au sujet duquel je vous ai importunés et vous ne m'avez pas déçu - merci !) et après quoi, 4 mois durant, j'ai pris ma part de pastorale.

... Et puis voilà que le maître des novices spiritains d'Afrique de l'Ouest est tombé malade et on m'a demandé de venir lui tenir compagnie, renouant, en second, avec un travail de 1977-78 au Cameroun. Le 8 septembre les novices ont fait profession et le noviciat est suspendu, pour raisons de gestion de personnel et de finances, jusqu'en septembre 2005. Moyennant quoi je me suis trouvé disponible pour devenir (vieux) vicaire de Boffa, tout en gardant un oeil sur le bâtiment inachevé du noviciat. Boffa, c'est la mission mère de l'Eglise Catholique en Guinée, depuis 1877.

L'équipe spiritaine comprend le Curé, le P. Uchenna Njoku (nigérian), le F. Henri-Joseph Dramou (guinéen) et moi-même. Et aussi M. Emmanuel. Auphan, coopérant chevronné, directeur de l'école et de l'internat relevés par le P. Uchenna. Mais ceci serait un autre chapitre que je garde pour l'an prochain car, -"  ti Hala tyèl pè " [si Dieu veut] - je rempile pour 2 ou 3 ou 4 années ...

II me reste -une fois de plus à vous remercier de me lire et de si souvent m'aider. De mon mieux, quoique imparfaitement, je veille "en guetteur " i dans la prière.