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115 ans d’un travail de géants


Les premiers spiritains français arrivent en 1897. Ils reprennent une évangélisation longtemps laissée en friche. 50 ans plus tard, les spiritains hollandais les remplacent; ils organisent, dans la ligne du concile, la formation des laïcs et l'action sociale.

Deux grandes bâtisses témoignent du travail des spiritains : le séminaire Saint-Joseph, une des plus anciennes constructions d’Amazonie, actuelle résidence de l’évêque, et la mission du Divin-Esprit, à l’embouchure du fleuve, à vingt minutes en barque du port de Tefé. C’est ici, en 1897, que les spiritains installent leur base de départ pour les missions itinérantes. Ils sont arrivés 2 ans plus tôt, à Belém, ville de la côte Atlantique, pour enseigner au grand séminaire. Quand celui-ci est transféré à Bahia, l’évêque de Manaus les invite à prendre les missions intérieures, depuis Tefé qui ne compte que 3 000 habitants et un seul prêtre pour l’immense territoire.
La région, évangélisée par les jésuites depuis le Pérou, au XVIIe siècle, est passablement abandonnée. La destruction des villages lors des conflits entre Espagnols et Portugais et l’expulsion des congrégations religieuses un siècle plus tôt ont laissé des populations indiennes exsangues, soumises à l’esclavage, privées de guides spirituels. Les disciples de Libermann considèrent la situation des populations indiennes aussi misérable que celle des Noirs d’Afrique ou des Îles. C’est Xavier, le neveu du P. Libermann, qui est chargé du projet. Il reste un an à Manaus où est installée la Procure, pour le transfert du matériel dont ont besoin les missionnaires.
1910 : le Saint-Siège érige Tefé en vicariat apostolique et nomme à sa tête Mgr Barrat. L’évangélisation est organisée selon un modèle de « quadrillage de territoire ». La priorité est donnée à l’éducation. Les Sœurs franciscaines missionnaires de Marie (FMM) arrivent en 1925. Leur action éducative sera inséparable de celle des spiritains. 1927 : des spiritains allemands viennent en renfort mais Mgr Barrat les envoie travailler au loin, au sud du territoire, lequel formera en 1932 la prélature d’Alto Juruá, après partage du vicariat de Tefé.
1945 : seuls 7 missionnaires, atteints par l’âge, restent avec Mgr Barrat, âgé de 81 ans. Des spiritains hollandais jeunes et nombreux prennent la relève. Joaquim De Lange est nommé, en 1952, 1er évêque de la prélature (la prélature est l’équivalent d’un diocèse). 6 nouvelles paroisses sont créées, la mission devient école technique, des collèges sont ouverts, des mouvements d’apostolat voient le jour. 1963 : la Radio d’éducation rurale est créée pour diffuser le Mouvement d’éducation de base (MEB) et promeut les Communautés ecclésiales de base (CEB). En 1968, avec le soutien de l’infatigable Sr Adonai (FMM), l’hôpital Saint-Michel est construit à Tefé. À la suite du concile Vatican II, l’évêque met en place des structures de participation des laïcs pour transformer la vie sociale, culturelle et économique. Il lance les « “Ajuri” de la parole de Dieu » (assemblées populaires de lecture biblique). 1972, la Coordination de la pastorale est créée pour diriger l’ensemble des agents pastoraux. Une pastorale spécifique pour les peuples indigènes est lancée. L’action pour la défense des territoires indigènes, la préservation du milieu naturel, des lacs et des réserves de pêche est engagée. 1975 : ouverture de l’École de pastorale pour la formation systématique des catéchistes. Août 1980 : Rome nomme un spiritain brésilien, Dom Mario Clemente Neto, évêque de Tefé. D’emblée, il se situe au milieu du peuple pour vivre ses souffrances et partager ses espérances. Il ouvre le Centre vocationnel et continue l’œuvre systématisée par son prédécesseur. En 2000, Mgr Sergio Castriani, l’actuel évêque, succède à Dom Mario.

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