Frère Falco, précurseur du développement durable
Le Frère Falco Michiels (1934-1988), spiritain hollandais, repose désormais en paix dans le cimetière de Tefé, au pied de saint Joseph, le patron des Frères spiritains. Offerte par l’école des petits Clercs de Saint-Joseph-d’Allex, la statue reproduit l’original du sanctuaire d’Allex (Drôme).
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Responsable de la Coordination de la pastorale de la prélature, le
Frère Falco a marqué les esprits par son charisme
d’animateur de communautés et par sa défense de
l’environnement. Dans les années 1970, les ressources naturelles
en poisson de la région diminuent. Les villes augmentent, la demande
en consommation aussi
;
la pêche commerciale se fait plus intensive avec l’arrivée
de nouveaux bateaux équipés de filets et d’appareils
frigorifiques. Les populations riveraines, habituées à
subsister de la pêche artisanale, vivent sous pression. Entre
1970 et
1980, l’Église
favorise le regroupement des familles isolées, en petites
communautés. Elles vont bénéficier d’une formation
chrétienne de base et pouvoir faire remonter leurs plaintes et
réflexions à la Coordination de la pastorale dirigée par
le Frère Falco. Peu à peu, un modèle de

préservation se met en place et les premières
expériences sont menées, autour du phénomène de
la montée des eaux qui inondent une partie des forêts cinq mois
par an et permettent la circulation des poissons entre les différents
lacs.
Après la mort du Frère Falco, le modèle simple et
efficace s’étend à toute la région.
L’organisation, Préservation et développement,
créée en 1992, devient peu à peu autonome et se
détache de l’Église catholique. Aujourd’hui, ce
sont 330 lacs préservés, réservés à la
reproduction (toute pêche y est interdite) ou, pour d’autres,
destinés à la pêche artisanale exclusive des
communautés chargées de les protéger. Les lacs en zone
libre restent ouverts à la pêche commerciale. Le modèle,
reconnu par les pouvoirs publics, sert d’inspiration à la
protection des réserves forestières. Plus qu’une simple
citation pieuse, un projet de vie devenu fécond reste gravé sur
la tombe du Frère Falco
: «
Je
suis venu pour que tous aient la vie et qu’ils l’aient en
abondance »
(Jn 10, 10).