I mmensité et diversité sont les mots qui évoquent le mieux l’Amazonie, une région qui s’étend sur plusieurs pays dont le Pérou, la Colombie, le Venezuela et la Guyane. La majeure partie couvre le tiers du territoire brésilien. Difficile d’accès, faiblement peuplée, avec moins de 4 hab./km², elle possède la plus grande biodiversité et la plus importante réserve d’eau douce au monde.
 
La dernière Conférence mondiale sur l’environnement, organisée à Rio de Janeiro en juin dernier, 20 ans après la première conférence du même nom, nous rappelle à quel point l’Amazonie reste l’un des enjeux planétaires de la préservation de notre environnement et que rien n’est gagné. En 40 ans, elle a perdu 17 % de son massif forestier. Le rythme de la déforestation, en diminution au cours des 10 dernières années, a de nouveau récemment augmenté.
 
Les spiritains travaillent à 600 km de Manaus, la capitale de l’État d’Amazonie, dans la région de Tefé, au nord-ouest du bassin amazonien baigné par les nombreux affluents du grand fleuve. Depuis 1897, ils ne cessent de sillonner les interminables cours d’eau pour aller à la rencontre des habitants, leur enseigner à vivre en communautés chrétiennes, leur faire prendre conscience de leurs droits et devoirs pour une vie plus digne. Ils les ont encouragés à défendre et préserver leur environnement naturel sans lequel ils ne pourraient vivre.
 
Alors que le clergé local commence à se former, les spiritains veulent contribuer à diffuser un esprit missionnaire dans un diocèse vraiment pas comme les autres. Nous sommes allés les rencontrer durant la saison des pluies, lorsque la crue des eaux atteint le plus haut niveau, qu’elle transforme le relief de la région et modifie les conditions de vie matérielle des habitants. Voyage au pays des fleuves.