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Plaidoirie pour une Église au service de tous
M. Claudemir Queiroz est avocat. Ami des spiritains dont il se sent le fils spirituel, il a défendu la cause des peuples indiens et contribué à la formation des agents pastoraux sur les questions de défense et protection de l’environnement.
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«
Deni, Katukina, Madji-Kulina…
», maître Queiroz
épelle les noms des peuples indigènes de la région qui, les
premiers, ont retrouvé, après des siècles de spoliation, un
territoire pour pêcher, cultiver, vivre dignement et retrouver leur
identité. Avec de grands gestes oratoires, il nous rappelle comment, du
temps de la dictature militaire (1964-1985), le gouvernement mène une
politique de dissolution des peuples indiens en les disséminant hors de
leur territoire d’origine et les met sous tutelle. L’Église
au Brésil décide de les rassembler par tribus, sur leurs
territoires, pour en faire des sujets libres et autonomes et fonde à
cette fin en 1972 le Conseil indigéniste missionnaire (CIMI).
L’évêque de Tefé, M
gr Joaquim De Lange,
est l’un des premiers à déployer une pastorale
spécifique pour les peuples indigènes. Il en fera l’une
de ses priorités. Il s’agit alors de valoriser la pensée

indigène, de promouvoir la santé et l’éducation et
de les regrouper sur des terres.
«
Deni, Katukina, Madji-Kulina…
», maître Queiroz
épelle les noms des peuples indigènes de la région qui,
les premiers, ont retrouvé, après des siècles de
spoliation, un territoire pour pêcher, cultiver, vivre dignement et
retrouver leur identité. Avec de grands gestes oratoires, il nous
rappelle comment, du temps de la dictature militaire (1964-1985), le
gouvernement mène une politique de dissolution des peuples indiens en
les disséminant hors de leur territoire d’origine et les met
sous tutelle. L’Église au Brésil décide de les
rassembler par tribus, sur leurs territoires, pour en faire des sujets libres
et autonomes et fonde à cette fin en 1972 le Conseil
indigéniste missionnaire (CIMI).
L’évêque de Tefé, M
gr Joaquim De Lange,
est l’un des premiers à déployer une pastorale
spécifique pour les peuples indigènes. Il en fera l’une
de ses priorités. Il s’agit alors de valoriser la pensée
indigène, de promouvoir la santé et l’éducation et
de les regrouper sur des terres.
Claudemir Queiroz a été formé par les spiritains
dès son entrée au petit séminaire, un an après
l’ouverture du concile Vatican II. Aussi nourrit-il une grande admiration
pour M
gr De Lange, «
un homme pratique qui a doté la prélature
d’un plan de pastorale intégral », et il se sent
très honoré d’y avoir contribué. Il a
commencé par donner des cours de pastorale familiale puis, membre de la
coordination de pastorale et conseiller juridique de la prélature, il a
sillonné la région et donné de nombreux ateliers de
formation pour la défense des droits humains et la préservation
de l’environnement. Aujourd’hui, il en voit les premiers
fruits
: les Indiens,
parfaitement adaptés à leur milieu ambiant, sont

résistants et forts, capables de s’auto-organiser. Ils savent
utiliser avec sagesse ce que Dieu leur a offert
: de l’eau pour la pêche et des forêts
pour se nourrir et se protéger. De toutes les populations du pays ce
sont elles qui savent le mieux maintenir leur identité.
Pour notre avocat les questions de préservation de la nature gardent
toute leur actualité. L’humanité a besoin de consommer
– c’est un droit, naturel depuis toujours – mais il faut
s’assurer que les générations futures puissent encore
consommer pour vivre. Claudemir ne cache pas son inquiétude, il voit
la prélature manquer de moyens financiers, les sectes religieuses
envahir la région, le nombre des catholiques diminuer
; aussi plaide-t-il pour que
l’Église soit moins absorbée par l’administration
des sacrements, plus disposée à défendre le droit des
gens, toujours en avance sur les questions sociales.