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Australie  
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Zoom sur l’Australie et sur 3 personnalités du continent


Située en Océanie, l’Australie est l’un des pays les plus développés au monde. Son évolution économique et sociale a eu lieu, en partie, grâce à un sous-sol riche en matières premières et à l’engagement soutenu de citoyens passionnés. Une plongée au cœur du continent nous en donne un petit aperçu, avec un regard sur 3 personnalités qui ont marqué son histoire, David Unaipon, Edith Cowan et sainte Mary MacKillop.

L’Australie compte, en 2013, une population de 23 millions d’habitants et sa superficie atteint 7 686 850 km2 (plus de 13 fois la France métropolitaine). Divisée en 6 États et 3 territoires, elle a sa capitale à Canberra. Elle utilise le dollar australien (AUD) comme monnaie et l’anglais comme langue nationale. Riche en pétrole, minerais de fer et d’or, elle exporte largement – surtout vers la Chine –, ce qui explique sa santé économique florissante.
Les Aborigènes et les indigènes du détroit de Torrès (Islanders) constituent sa population d’origine, présents depuis près de 50 000 ans. Aujourd’hui, l’Australie est un pays multiculturel en raison d’une immigration diversifiée, venue pour vivre ou travailler. La plupart habite sur la côte, tout autour du continent. Cependant, une grande partie des Aborigènes sont des nomades. La chasse et la cueillette caractérisent encore leur mode de vie même si certains ne les pratiquent plus. La mythologie du rêve – une manière aborigène de décrire l’origine de leur monde, du continent et de sa population par des créatures colossales sorties du cosmos – se situe au centre de leur culture.

Au XVIIIe siècle, une partie orientale du continent, revendiquée par la Grande-Bretagne, devient une colonie pénitentiaire afin d’incarcérer des détenus britanniques et ainsi vider les prisons londoniennes surpeuplées. Londres y a également déporté des prisonniers politiques irlandais qui s’étaient rebellés contre la Couronne. Beaucoup d’entre eux finirent par devenir citoyens australiens. Un regard sur trois personnalités qui ont marqué ce continent permet de mieux saisir, au moins en partie, la richesse de son histoire.
David Unaipon (1872-1967) est le premier auteur indigène et défenseur des droits du peuple aborigène, notamment pour l’éducation. Philosophe et pasteur chrétien, il donna plusieurs conférences sur les mythes et les légendes indigènes. Surnommé le Léonard de Vinci australien, il dépose un brevet en 1909 pour l’invention d’une nouvelle cisaille tenue à la main. Grand voyageur, il fait le tour de l’Australie pour empreindre son influence face à la discrimination que subit la population aborigène en ce temps-là.

Actuellement, son image apparaît sur le billet australien de 50 dollars, d’un côté, alors que, de l’autre, c’est l’image d’une autre célébrité australienne, Edith Cowan (1861-1932). Militante politique et sociale, elle devient la première femme élue à siéger à un parlement d’Australie. Aux élections, elle bat le procureur général, Thomas Draper, celui-là même qui avait présenté le projet de loi donnant aux femmes la possibilité de se faire élire à un siège de député. Grâce à ses efforts, des portes s’ouvrent aux femmes pour exercer une profession juridique. Edith soutient également la fondation d’un club qui permet aux femmes d’accéder à une formation qu’elles choisissent. À travers ce club,
elles obtiennent le droit de vote en 1899. Mme Cowan va plus loin et défend leurs droits à la santé, celle des enfants et des plus démunis. C’est aussi grâce à elle que l’hôpital Mémorial pour les femmes à Perth a été construit.
Par ailleurs, sur le paysage spirituel australien, ressort la personne de sainte Marie MacKillop (1842-1909). Née à Melbourne (de parents écossais), elle est la première femme canonisée d’Australie (2010). Religieuse, cofondatrice – avec le P. Julien Woods – en 1866, des Sœurs de Saint-Joseph du Sacré-Cœur (Joséphites), elle se lance dans l’aventure de l’éducation et de l’évangélisation des plus défavorisés, notamment les nouveaux migrants et la population indigène.

Connue sous le nom de Mère Marie de la Croix, elle ouvre la première école de la Congrégation dans une écurie abandonnée en plein centre du continent. La Congrégation s’agrandit et traverse les frontières de l’Australie jusqu’en Nouvelle-Zélande, en Irlande, au Pérou et au Timor oriental. Elle crée d’autres écoles, des couvents, des orphelinats, des refuges pour sans-abris, indigents, anciens prisonniers et prostituées.
De son vivant, elle avait pour devise : « Ne jamais voir un besoin sans chercher à y répondre. » De santé fragile, une hémorragie cérébrale la paralyse. Elle meurt en 1909, elle est inhumée au nord de Sydney. Une chapelle a été érigée sur place pour honorer sa mémoire. Aujourd’hui, elle est, pour l’Australie, l’emblème et le symbole de l’enracinement de la foi catholique.
 
Cet article a été conçu avec divers sources diverses dont interviews et Internet.

Réconcilier pour pacifier
 
« La plus grande réalisation dont tous les Australiens peuvent être fiers, c’est d’admettre que les peuples autochtones, non seulement, ont le droit fondamental d’avoir leur place dans la société australienne, mais aussi, qu’ils ont une contribution importante à apporter qui enrichira nos vies, notre nation et notre Église », affirme Mgr Christopher Saunders, évêque de Broome (nord-ouest de l’Australie).
 

D’après Mgr Saunders, le peuple autochtone en Australie a été abandonné au pied de l’échelle socio-économique depuis l’époque de la colonisation. En plus de la dépossession de leurs terres, du chômage et du manque d’accès aux services appropriés de santé, il se trouve pris en tenaille dans un système économique qui ne cesse de détruire ses priorités culturelles. Il est alors tombé dans un circuit dominé par un taux élevé de suicides, par l’absorption de substances nocives et par les violences domestiques.
En raison d’une discrimination continue, ce peuple a développé un manque de confiance en soi, d’espoir et de détermination. « Ce sont des problèmes que nous devons chercher à résoudre aujourd’hui, si nous voulons parvenir à une réconciliation nationale acceptable. Seul un nouveau départ ouvrira des portes pour leur redonner espoir et guérison. Il y a souvent un décalage entre ce que nous disons et ce que nous faisons. Cela met à mal notre crédibilité. La paix ne peut être construite sur de telles bases. »
En outre, il faut souligner que, si les missionnaires n’étaient pas intervenus pour soutenir et protéger les Aborigènes dans certains lieux, ces derniers auraient pu périr, tout simplement. Il incombe à chaque communauté ecclésiale locale de prendre en main la responsabilité de faciliter la réconciliation entre les autochtones et les autres
Australiens. Pour établir l’unité authentique entre les peuples, une relation juste doit être construite avec humilité et amour dans un climat de prière. Tout ce qui suscite exclusion, souffrance, désespoir et injustice ne doit pas être toléré.



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