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Australie 2  
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Le rôle de l’école pour l’avenir des jeunes


Lors d’une rencontre, Mgr Gerard Holohan, évêque de Bunbury (Australie), a rappelé le rôle de l’école, en particulier catholique : elle permet aux jeunes d’embrasser la diversité du monde, de construire la société dans une perspective de service chrétien et de chercher la vérité et la justice pour tous. Elle offre une voie manifeste dans le développement de toute la personne – le cœur, l’âme, le corps et l’esprit. Prenons l’exemple de quatre écoles : Saint-Patrick, Saint-Esprit, Saint-Dominique et Sainte-Cécile.


L’école Saint-Patrick – diocèse de Ballarat (Victoria) – a ouvert ses portes pour la première fois en 1889 avec les spiritains qui ont répondu à la demande de Mgr James Moore, évêque de Ballarat. Celui-ci est venu en Europe en 1888 à la recherche de prêtres pour ouvrir un internat de garçons dans son diocèse. Il en repartit avec 8 spiritains (4 prêtres et 4 Frères). En plus de l’école, ces derniers se sont occupés de la paroisse Saint-Augustin à Maryborough, toujours dans le diocèse de Ballarat. En raison de difficultés diverses – dont la mort de deux prêtres (les PP. Carol Griffin en 1889 et Patrick Brennan en 1891) –, les spiritains ont été rappelés en Europe. Le collège a été remis entre les mains des Frères des écoles chrétiennes à partir de 1892. Ses portes se sont rouvertes en 1893.

À ce jour, l’école accueille jusqu’à 1 372 garçons, dont certains en internat. « Notre objectif est de faire des jeunes garçons de futurs adultes responsables. Pour accomplir notre mission, nous formons des jeunes qui transformeront la société avec compassion, engagement, justice et respect pour tous. Nous travaillons avec et pour les personnes défavorisées au plan local, national et international. Nous donnons une éducation qui engage et des ressources adaptées pour faciliter l’apprentissage et l’enseignement. Nous proposons des programmes qui correspondent aux besoins de chaque apprenti et utilisons la pédagogie et la technologie appropriées. Nous transmettons l’espérance en proclamant et en célébrant la présence du Christ au milieu de nous. Et nous exprimons notre foi par les services que nous rendons aux autres », rappelle M. Casey, directeur du collège.

Cette année, pendant la fête du Frère Edmund Rice, fondateur des Frères des Écoles chrétiennes, les jeunes ont fait une collecte de fonds à hauteur de 40 000 AUD. Une partie de cet argent soutient la fondation Edmund Rice ou Caritas pour aider des personnes pauvres, dans l’État de Vitoria ou ailleurs dans le monde. Et comme nous avons des liens avec d’autres écoles en Afrique, notamment au Kenya, nos étudiants se sont déplacés pour donner un coup de pouce aux plus défavorisés sur place. Ces actions sont notre manière d’exprimer concrètement ce que nous affirmons dans la charte de la mission de l’école.

Pour mettre en pratique ce que les jeunes apprennent pendant les cours, plusieurs ateliers ont été mis en place. À l’atelier gastronomie, par exemple, les garçons apprennent à faire la cuisine, guidés par des professeurs expérimentés. Ailleurs, d’autres jeunes se destinent au théâtre et à devenir comédiens. La menuiserie est un autre atelier que nous avons eu l’occasion de visiter. La formation est de rigueur et, d’après M. Casey, « il en sort d’excellents menuisiers à la fin de leurs études ». Ce type de formation garantit un emploi à tous les jeunes.

L’école primaire du Saint-Esprit de Bray Park/Pine Rivers (Brisbane) est portée par des valeurs chrétiennes et une tradition catholique, son objectif est de prendre soin et d’assurer la formation des élèves dans une communauté qui les soutient et les aide à grandir, à reconnaître et à réaliser le meilleur de leur potentialité. Elle a pour mission de développer le désir d’apprentissage chez les élèves tout au long de leur scolarité à travers un programme équilibré et enrichi par des valeurs évangéliques, tout en leur donnant les moyens d’apporter une contribution positive à la communauté.

Fondée par les spiritains – en collaboration avec les premiers paroissiens de l’Église catholique du Saint-Esprit (Bray Park/Pine Rivers) – cette école tente de suivre le chemin de la vie spiritaine en embrassant les dons du Saint-Esprit : la joie, la paix, la patience, la bonté, la fidélité, la maîtrise de soi, l’amour, l’humilité. M. Jeff Hall, directeur de l’école : « Les spiritains nous ont dotés de leur spiritualité qui s’efforce d’annoncer la Bonne nouvelle du Royaume de Dieu par l’amour de la justice et de la paix en rendant service à ceux qui sont socialement négligés et en prônant la tolérance religieuse et raciale, la dignité humaine, la liberté et la solidarité avec tous les peuples. »

Les parents préfèrent envoyer leurs enfants dans les écoles catholiques parce qu’elles offrent une meilleure éducation. Les élèves ont l’opportunité de mieux acquérir les valeurs morales et chrétiennes, ce qui n’est pas toujours le cas dans d’autres secteurs éducatifs. « Nous accordons une exonération des frais de scolarité pour les familles qui ne peuvent pas payer, grâce à la solidarité de l’association des parents et amis. Des volontaires collectent des fonds, parfois jusqu’à 30 000 AUD par an, ce qui permet aussi de couvrir les dépenses supplémentaires de l’école », ajoute M. le directeur.

Aussi les parents aiment-ils le caractère religieux de l’école, l’accompagnement pastoral et la bonne relation qu’elle entretient avec les familles. Grâce à la qualité de l’éducation octroyée, même les non-catholiques y envoient leurs enfants. Tous les élèves admis, qu’ils soient catholiques ou pas, suivent des cours de religion basés sur un programme élaboré par l’évêque et participent aux assemblées de prière et aux célébrations. Cela leur permet d’avoir une pratique religieuse puisque certains d’entre eux viennent de familles n’ayant pas beaucoup de contacts avec l’Église.

Quant à l’école primaire Saint-Dominique (Broadmeadows – Melbourne), elle accueille 204 élèves de 25 nationalités et religions différentes. Les groupes les plus importants viennent d’Irak, d’Espagne et du Vietnam. Elle a été fondée en 1959, lorsque les Sœurs de Saint-Joseph du Sacré-Cœur [liées à sainte Mary Mackillop – voir reportage Australie (1)] ont fourni un terrain à cet effet.

L’école affiche une orientation catholique, et cela reste très clair dans le contrat d’admission signé par les parents dès l’inscription d’un élève. La mission de l’école déclare : « Nous partageons et célébrons dans la tradition catholique. Cependant, nous accueillons et reconnaissons l’importance des autres traditions religieuses et la richesse de notre diversité culturelle. Nous aspirons à créer un environnement accueillant, inclusif, stimulant et favorable, où les élèves, le personnel, les parents et la paroisse sont tous des partenaires actifs dans notre chemin d’apprentissage de la vie. Nous reconnaissons et acceptons la responsabilité continue de nous développer comme une communauté de leaders à travers une croissance spirituelle, éducative, sociale, émotionnelle et physique de chaque individu. »

Les parents, originaires de la tradition chaldéenne, considèrent comme élément fondateur le fait de placer leurs enfants dans un environnement où l’apprentissage se mêle à la foi, car la plupart la pratiquent à la maison et donnent une éducation familiale intimement liée à la religion. « En tant que croyante, j’aimerais pouvoir partager la personne du Christ que je connais et reconnais dans les visages de chacun d’entre nous », témoigne Mme Gayle Connor, directrice de l’école.

Et elle ajoute : « Nous ne renvoyons pas les élèves qui ne peuvent pas payer les frais de scolarité. Et surtout ceux qui sont de familles de demandeurs d’asile. Nous les accueillons gratuitement pendant les 12 premiers mois de leur vie scolaire. Nous leur fournissons aussi l’uniforme scolaire. En contrepartie, certains des parents qui n’ont pas beaucoup de revenus viennent donner un coup de main aux travaux de l’école. » Des élèves sont soutenus par une subvention de l’État et par ce que les familles les plus aisées donnent à l’école.

Enfin, Sainte-Cécile (Port Hedland) est une « école primaire catholique et multiculturelle où le personnel, les parents et les élèves s’efforcent de générer un environnement sûr, où chacun se sent concerné par le développement spirituel, moral, social, affectif et intellectuel de chaque personne. » « Nous nous efforçons de créer un climat d’ouverture, de respect mutuel et de loyauté au sein de la communauté scolaire », précise Mme Jody Tait, institutrice.

L’école regroupe environ 270 élèves. À l’origine, elle a été fondée pour accueillir les enfants de la communauté aborigène mais, par la suite, elle a reçu tous ceux qui en ont fait la demande. Plusieurs viennent de familles pauvres, et ils sont pris en charge par l’école. Contrairement à ce que l’on peut entendre ailleurs, les Aborigènes de la communauté de Port Hedland encouragent leurs enfants à aller à l’école. Et pour qu’ils en profitent au maximum, les professeurs leur fournissent un soutien scolaire deux fois par semaine, et un bus gratuit les ramène chez eux.



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