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São Paulo. Chrétiens dans la ville, solidaires
São Paulo est le symbole de la réussite économique que
connaît le pays ces dernières années. Mais les
inégalités sociales demeurent. L’Église catholique
continue à déployer son action sociale dans les quartiers pauvres
de la ville.
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São Paulo, la «New York des Tropiques
La ville, célèbre pour son industrie automobile et
électrique, est la plus prospère de toute
l’Amérique latine. Dépourvue de boulevards circulaires et
sillonnée de 100
000 rues, avec 5 millions de véhicules, pour
16
millions
d’habitants, elle est en proie à d’épouvantables
bouchons. Ville culturelle et universitaire, elle a fière allure avec
ses nombreuses tours d’habitation, neuves ou en voie
d’achèvement. Pourtant, elle cache mal de permanentes
inégalités sociales
: au coin d’une rue, à la croisée
de grands boulevards, on aperçoit ici une favela (un conglomérat
d’habitations sans plan d’urbanisme) ou là, un quartier aux
pauvres constructions.
Communautés de quartier et action
sociale
Le P. Antonio Carlos, curé de la paroisse du Divin-Esprit-Saint,
à Jardim Planalto, un secteur ouvrier et populaire, à
l’est de la ville, nous reçoit pour la visite des chapelles de
quartier. «
Chaque communauté est une réalité distincte
des autres, tient-il à souligner.
Autonomes, elles
possèdent leur propre organisation pour la catéchèse, la
préparation aux sacrements ou le culte. Certaines d’entre elles
ont entrepris des travaux d’agrandissement ou de rénovation de
leur chapelle avec leurs salles de réunion qu’elles autofinancent
et chacune soutient une œuvre sociale. » Ce samedi
matin, c’est jour de grande braderie au profit de la chapelle du
Christ-Sauveur qu’il faut agrandir
: «
Il faut toujours garder espoir ! Même si des
personnes, devant l’ampleur de la tâche, ont trouvé le
projet trop ambitieux et ont renoncé », commente la
responsable des activités de financement des œuvres de
construction, entièrement dévouée à sa
tâche.
Quelques rues plus loin, près de la chapelle
Saint-Pierre-Pêcheur, un centre d’assistance sociale ouvre ses
portes aux adolescents de milieux défavorisés et leur propose
des cours d’ordinateur, des classes d’anglais et d’espagnol
ou une attention psychologique. Le bâtiment, neuf, est parfaitement
entretenu. Ces communautés, qui ont du mal à entretenir leurs
chapelles, trouvent de quoi subventionner leurs activités sociales, en
grande partie auprès du gouvernement, surtout depuis les années
du président Luiz Inacio Ferreira da Silva (2002-2010), affectueusement
surnommé Lula. L’État fédéral, pour lutter
contre la pauvreté, manque de personnes formées à
l’aide sociale. Il s’est donc tourné vers
l’Église catholique brésilienne. Celle-ci, depuis les
années de dictature militaire (1964-1985), n’a eu de cesse de
mettre en place une pastorale sociale efficace et multiforme en formant des
milliers de personnes. Certaines sont maintenant salariées du
gouvernement, d’autres sont restées bénévoles, mais
la plupart ont reçu une formation spirituelle qui les engage à
rester solidaires des pauvres et des opprimés.