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Des raisons d'espérer  
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Les Objectifs du Millénaire pour le Développement : une raison d’espérer

Nous sommes au courant de tout ce qui va mal dans le monde grâce aux moyens de communication actuels : des situations de misère extrême un peu partout, des guerres, des catastrophes naturelles, des pays riches égoïstes qui ne tiennent pas leurs engagements envers les pays pauvres, l’accroissement de la pauvreté et des inégalités sociales, les minorités exclues et menacées, etc. Et si cette image désespérante occultait des progrès considérables au niveau du bien-être de l’humanité ?

 
Ă€ l’aube du 3e millĂ©naire, en l’an 2000, dans un Ă©lan de gĂ©nĂ©rositĂ©, les 189 États membres de l’ONU ont adoptĂ© 8 objectifs qu’il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© d’atteindre d’ici 2015 : les Objectifs du MillĂ©naire pour le DĂ©veloppement (OMD).
Ces OMD, contenus dans la Déclaration du Millénaire signée solennellement en septembre 2000 au siège des Nations unies à New York, visent à combattre la faim et la pauvreté dans les pays en développement, à préserver l’environnement, à améliorer l’accès à l’éducation et à la santé, à promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes et à mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
Les objectifs partent de la situation en 1990 pour atteindre les résultats en 2015. Ces résultats sont d’autant plus remarquables que la population mondiale est passée de 5, 279 milliards en 1990 à 7, 058 en 2012.
 
Le premier objectif vise
à réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la population vivant dans l’extrême pauvreté, c’est-à-dire les personnes disposant de moins de 1, 25 US $ par jour. Cet objectif a été atteint dès 2010, cette population passant de 47 % à 24 % dans les pays en voie de développement. La cible consiste aussi à réduire de moitié la population souffrant de la faim. Elle ne sera pas atteinte : le nombre de personnes souffrant de la faim est stabilisé autour de 850 millions depuis 1990. Néanmoins, la proportion est passée de 20 % à 15 % pour les pays en développement, l’Afrique subsaharienne pesant fortement dans cet échec.
 
Le deuxième objectif consiste à assurer l’éducation primaire pour tous : en 2010, 90% des enfants en âge de fréquenter l’école primaire sont scolarisés dans les pays en voie de développement, et cela malgré l’augmentation importante de cette population.
 
Le troisième objectif consiste à éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire et dans l’enseignement supérieur, d’ici 2015. Cet objectif est en cours d’être atteint pour l’enseignement primaire et les résultats ont progressé fortement pour l’enseignement secondaire (88 filles inscrites pour 100 garçons en 2010) et pour l’enseignement supérieur (83 filles inscrites pour 100 garçons en 2010).
 
Dans l’objectif 4, il s’agit de réduire de 2/3, entre 1990 et 2015, la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Un progrès considérable a été accompli. Dans les pays en voie développement, on est passé de 97 décès pour 1000 naissances à 63 en 2010 (Ce taux est de 7 ‰ dans les pays développés). L’amélioration du taux de mortalité infantile s’accélère. L’Afrique subsaharienne est cependant encore à 121 décès pour 1000 naissances en 2010.
 
Avec l’objectif 5, il s’agit de rĂ©duire de 3/4, entre 1990 et 2015, le taux de mortalitĂ© maternelle (dĂ©cès maternels pour 100 000 naissances vivantes). Ce taux a Ă©tĂ© rĂ©duit de moitiĂ© depuis 1990 mais reste Ă©loignĂ© de la cible de 2015. En 2010 ce taux est de 240 pour 100 000 globalement pour les pays en voie de dĂ©veloppement ; il est de 500 pour l’Afrique subsaharienne et de 6 pour les pays dĂ©veloppĂ©s.
 
L’objectif 6 se propose de combattre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose. Les nouvelles infections au VIH sont en baisse dans les régions les plus touchées, mais plus de personnes vivent avec le VIH, car le nombre de décès dus au sida a chuté et le nombre de nouvelles infections continue néanmoins à augmenter. Les traitements contre le VIH ont connu une expansion rapide et bénéficient, en 2010, à 48 % des 3, 7 millions de personnes estimées avoir besoin d’un traitement.
Des avancées significatives et durables ont été obtenues contre le paludisme : une diminution de plus de 50 % a été enregistrée entre 2000 et 2010 dans 43 des 99 pays présentant une transmission continue du paludisme et une baisse de 25 % à 50 % dans 8 autres pays. En 2010, il a été dénombré environ 655 000 décès dus au paludisme.
La tendance s’est inversée pour la progression de la tuberculose : le nombre de nouveaux cas de tuberculose pour 100 000 habitants est de 151 en 2010 pour les pays en voie de développement contre 174 en 1990. Le taux de mortalité de 1990 a diminué de moitié car un plus grand nombre de tuberculeux sont traités avec succès.
 
L’objectif 7 vise à assurer un environnement durable. Les résultats sont mitigés, notamment en raison des efforts limités des pays développés. Si la déforestation a pu être ralentie, si les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont diminué légèrement, cela est autant dû à la crise économique qu’à une action concertée efficace. Cependant, la cible consistant à réduire de moitié la proportion des personnes n’ayant pas accès à une eau potable a été atteinte en passant de 24 % en 1990 à 11 % en 2010. Durant cette période plus de 2 milliards de personnes ont bénéficié d’un accès à des sources améliorées d’eau potable, telles que l’eau courante dans les habitations et les puits protégés.
 
L’objectif 8 a pour but de mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Cet objectif est en partie atteint, puisqu’il consiste à affronter globalement le problème du développement par l’ensemble des membres de l’ONU. Les OMD en
sont une illustration. Cette démarche continue : lors de la réunion d’étape des OMD, au début de 2013 à laquelle 100 pays ont participé sous l’égide de l’ONU, non seulement il a été demandé de faire un effort accentué pour les 1 000 jours qui restent pour atteindre les objectifs, mais aussi de réfléchir aux objectifs pour la décennie 2015-2025.
 
Il est certes possible de critiquer les insuffisances des OMD, les promesses non tenues, notamment en ce qui concerne le financement par les pays riches, les déséquilibres entre grandes régions, l’incapacité à éliminer des causes de pauvreté et de misère, l’échec de la réalisation d’objectifs pourtant prévus comme pouvant être atteints, etc. Il n’en reste pas moins que des milliards de personnes dans les pays en développement ont vu leur sort s’améliorer. N’est-ce pas un motif de satisfaction et d’espérance pour l’avenir ?
Jean-Claude Buchmann
jean-claude.buchmann@wanadoo.fr




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