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  Dossier      Spiritains en Éthiopie : Mission oecuménique 


Coexistence pacifique

Selon le recensement offi ciel de 2007, 62,8 % des Éthiopiens seraient chrétiens (43,5 % orthodoxes, 18,6 % protestants et 0,7 % catholiques), 33,9 % musulmans et 3,3 % de religio ns traditionnelles. Depuis 1994, l’Éthiopie est un pays constitutionnellement laïc.

Le christianisme arrive en Éthiopie vers 330 quand saint Frumence de Tyr, appelé Ferémenatos ou Abba Selama (« Père de la paix »), convertit le roi Ezana d’Axoum et est ordonné évêque par saint Athanase. Vers 480, un groupe de moines, les Neuf Saints (peinture cidessus), introduisent le monachisme. Ils contribuent à la di% usion du christianisme dans le royaume en traduisant notamment les 1ers textes religieux en langue guèze.
Monastères, architecture, art, peinture et littérature témoignent de l’in- $ uence sensible du christianisme orthodoxe tout au long de l’histoire de l’Éthiopie. L’Église orthodoxe, seule Église précoloniale de l’Afrique subsaharienne, a dépendu pour l’épiscopat de l’Église copte orthodoxe du IVe siècle jusqu’en 1959. Son dirigeant a toujours été un moine égyptien, l’Abuna, ordonné par le patriarche d’Alexandrie. En 1959, l’Église éthiopienne obtient d’Alexandrie son premier patriarche éthiopien, Abuna Baseleyos (Basile). L’Église éthiopienne orthodoxe restera religion d’État jusqu’au renversement de la dynastie salomonique lors de la révolution en 1974.
Les communautés protestantes réunissent l’Église éthiopienne évangélique Mekane Yesus, l’Église Kale Heywot, des pentecôtistes, etc. La présence de l’islam en Éthiopie remonte à l’époque d’avant l’hégire. Vers 650, un groupe de musulmans envoyés par Mahomet fuit les persécutions dont ils sont l’objet à La Mecque. Ils trouvent refuge en Éthiopie, dirigée alors par le roi chrétien Ashama ibn Abjar. L’un des compagnons de Mahomet est originaire d’Éthiopie. Ils s’installent à Negash, dans le Tigré, 1er lieu d’implantation de l’islam en Éthiopie. En échange de la protection accordée par le roi, Mahomet demande à ses compagnons de respecter les chrétiens d’Éthiopie et de vivre en paix avec eux. L’islam s’est par la suite développé dans les régions commerçantes côtières du sud de la Corne de l’Afrique, suivant ainsi les routes maritimes, particulièrement dans la région Somali et vers le sud de l’Éthiopie. La ville de Harar, abritant 82 mosquées et 102 tombeaux, est considérée comme la 4e ville sainte de l’islam. Elle aussi est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
L’origine des Beta Israël (« Maison d’Israël ») reste mal comprise. Ce groupe apparaît vraisemblablement au XIVe siècle et fut organisé par un exmoine orthodoxe. Ceci explique que la Bible des Falashas est la même que celle des chrétiens, moins le Nouveau Testament et certains livres. Elle est en guèze comme l’o# ce divin, aussi d’origine orthodoxe. L’hébreu n’existe pas. Toute la littérature rabbinique, en particulier le Talmud, est ignorée. Les communautés Beta Israël ont leurs synagogues où des « prêtres » o# cient. Ils avaient souvent des communautés monastiques, aujourd’hui toutes disparues. Ils utilisent l’étoile de David, symbole de la royauté éthiopienne. Ils sacri" ent l’agneau pascal. Ils entrent en contact avec le judaïsme à la " n du XIXe siècle. Depuis le début du XXe siècle, notamment depuis les opérations de rapatriement en Israël, pendant le régime du Derg, une évolution réduit progressivement les forts particularismes religieux originels et rapproche la religion des Beta Israël du judaïsme orthodoxe. Depuis leurs pratiques séculaires n’ont cessé de régresser au pro" t des pratiques du judaïsme rabbinique. Alors qu’en 2009 les Falashas sont plus de 100 000 en Israël, on n’en compte qu’un tout petit nombre en Éthiopie.

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