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  Dossier      Spiritains en Éthiopie : Mission oecuménique 

Temqat




Temqat est, après Pâques (Fasika), la plus importante des 9 fêtes de l’Église éthiopienne. Elle se célèbre les 18 et 19 janvier. Les fi dèles commémorent le baptême du Christ dans le Jourdain et la Manifestation (Épiphanie) de la Sainte Trinité au début de sa mission.
 


Une tradition orale fait remonter Temqat (« immersion » en guèze) au règne du roi Gebre Meskel, au VIe siècle. Jusqu’à nos jours, une procession porte le tabot (table d’autel) vers une source où les participants sont aspergés d’eau sainte après la messe. Il arrive que plusieurs tabot sortis de di% érentes églises se dirigent vers un même point de rencontre.
Temqat commence en " n d’après-midi dans chaque église par un o# ce. Une cloche annonce la sortie du tabot enveloppé de riches tissus et porté sur la tête par un prêtre. Une procession, menée par le choeur de l’école du dimanche, tourne autour de l’église et se met en marche au son du tambour, des youyous des femmes et des applaudissements. Des prêtres en ornements chatoyants encensent le tabot, des diacres battent le tambour, des musiciens agitent leurs sistres et donnent parfois de la trompe. Une danse liturgique qui évoque aussi David dansant devant l’Arche d’alliance (Sam 5). Cette procession vers un point d’eau évoque le voyage de Jésus de Galilée jusqu’au Jourdain (Mt(3). De partout des gens se joignent à la marche, certains se prosternant devant le tabot, d’autres frottant leurs habits sur le sol après son passage pour pro" ter de sa protection. Quand 2 processions se rejoignent, les gens se saluent avec beaucoup d’e% usion. Arrivées sur le lieu de rencontre, les tabot sont placés en sécurité dans des tentes. L’usage éthiopien du tabot est aujourd’hui unique, mais il a connu des parallèles ailleurs, même en Occident. Son rôle central à Temqat, de la procession triomphante vers le « Jourdain » à son retour à l’église, est unique. En dehors de l’église même, des patènes et calices, il est le seul objet consacré par l’huile sainte. Objet sacré entre tous, il est gardé dans le sanctuaire (Mekdes) et ne peut pas être vu par les laïcs et les diacres. En dehors de la fête de Temqat, il ne sort de son église pour une procession festive qu’à la fête du patron dont il porte le nom. On dit qu’il « règne ». La nuit de Temqat, quand les tabot sont dans la tente, le célébrant commence la prière devant la foule de gens vêtus du traditionnel chamma blanc, chantant et maniant leur bâton de prière. Toute la nuit, se continuent chants, danses et prières… Au lever du soleil, les prêtres donnent le baptême aux candidats venus le recevoir. Ils aspergent ensuite la foule avec l’eau bénite dans une joyeuse confusion. Tous veulent en e% et emporter de l’eau dans des récipients. Pour eux-mêmes d’abord. Mais surtout pour les personnes âgées et handicapées qui n’ont pas pu se déplacer pour pro" ter des grâces de la fête de Temqat



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