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  Dossier      Spiritains en Éthiopie : Mission oecuménique 

Addis-Abeba fête la Trinité


Quand tout un peuple en liesse célèbre la Trinité autour de Sa Sainteté le patriarche Paulos (photo ci-dessous), primat de l’Église orthodoxe éthiopienne.
 


Le 15 janvier, à 9 heures. Partis pour visiter le centre-ville, nous sommes bloqués par une foule de femmes et d’hommes habillés de cotonnades blanches. Notre conducteur, chrétien orthodoxe, nous explique que tous ces gens vont célébrer la 2e fête annuelle de la Trinité à la cathédrale du même nom. Nous quittons la voiture et entrons dans le $ ot de pèlerins qui, presque en silence, traverse les carrefours. Sur les trottoirs se vendent bougies, chapelets, grains d’encens et feuilles de prières en amharique. D’autres rues déversent leur $ ot de pèlerins vêtus de blanc et marchant au même rythme lent et presque priant.
À l’entrée de la place de la cathédrale, plus moyen d’avancer. Notre guide nous fraie un passage vers un bureau où nous réglons une petite quittance pour pouvoir prendre des photos. La foule nous emmène ensuite jusque devant les marches qui montent à la cathédrale. Nous perdons notre guide.
Une procession tourne lentement autour de l’édi" ce derrière des drapeaux et des bannières ornées d’icônes. Suivant les prêtres et les diacres portant le tabot, tous chantent, entraînés par les choeurs alternés des jeunes hommes et des jeunes " lles. Ils s’arrêtent un instant devant le siège de Sa Sainteté Paulos, primat de l’Église éthiopienne orthodoxe. Entouré d’évêques, de prêtres et de diacres, habillé d’ornements somptueux, il bénit les croyants de sa grande croix en or. Derrière lui, plusieurs prêtres portent sur leur tête un tabot recouvert de tissus précieux.
> En bas des marches, les choeurs s’accompagnent maintenant d’un gros tambour et des youyous des femmes. Un diacre, micro dans une main et sistre dans l’autre, s’adresse à la foule en psalmodiant. Soudain, une femme âgée quitte la foule, traverse les rangées de choristes et avance en se balançant dignement au rythme des chants et du tambour. Elle gravit les marches jonchées d’herbe fraîche, signe de bénédiction. Personne ne l’a empêchée de s’agenouiller devant le patriarche. Elle pose ses mains dans les siennes et, tête penchée, lui parle en souriant. Abuna Paulos sourit lui aussi et lui répond. Puis lui présente la croix que la femme baise avec ferveur. Elle se lève, salue le patriarche d’une profonde révérence, puis repart en dansant pour la foule qui la félicite de ses battements de mains et de ses youyous.
Nous voyant suivre la scène avec attention, des hommes nous proposent d’aller saluer le patriarche. Nous montons les dernières marches et   nous présentons à lui. Il se dit heureux de nous voir célébrer la Sainte Trinité avec son Église et nous demande de prier pour elle et pour lui. Il est midi passé. Nous avons repris nos places en plein soleil et continuons de photographier cette incroyable fête de la foi. Une dame qui me voit mettre ma casquette pour me protéger du soleil passe un pan de sa toge blanche au-dessus de ma tête en murmurant des mots que seul son sourire me fait comprendre. La célébration de la messe a suivi. Impossible à la foule bloquée à l’extérieur de poser un pied dans la cathédrale. Une autre foule y était en prière depuis le tout début de la journée.


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