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Dossier
Europe - Les Spiritains réorientent leur mission
La circonscription spiritaine d’Europe. Servir, avec énergie et créativité
En 1997 s’ouvrait à Bruxelles le
secrétariat des provinces spiritaines d’Europe et le Bureau de la solidarité. En
2006, le P. Jean-Paul Hoch, supérieur général, crée la circonscription Europe
(CE). Elle tient, en 2010, son 1er chapitre. Le P. Dick Olin, son supérieur, explique
les raisons de cette évolution..
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Depuis plus de 30 ans, les
provinces spiritaines d’Europe cherchent à approfondir les liens entre elles et
à mieux travailler ensemble. Depuis 1980, existe un noviciat commun. D’abord
établi à Dublin, il continue à Chevilly-Larue près de Paris.
D’autres initiatives concernent
les missions ou services aux mêmes objectifs. Chaque année, des échanges
permettent aux provinces de se soutenir et aux confrères d’apprendre les uns
des autres.
Les spiritains engagés dans
Justice et Paix mènent ainsi une réflexion et des actions dans tous les pays
d’Europe. Une communauté vient de s’établir avec l’appui de la Congrégation à
Genève. Vu les répercussions des décisions prises en Europe sur les conditions
de vie des peuples du Sud, elle cherche à promouvoir, auprès des instances des
Nations Unies, des décisions plus justes envers ces pays.
Les provinces d’Europe en sont
venues à souhaiter des structures de coordination et d’animation de ces
activités. Elles ont créé à Bruxelles le Secrétariat européen permanent et le
Bureau de la solidarité. Cette double collaboration a abouti, en 2006, à la
circonscription Europe (CE). Le supérieur général l’a instituée comme
circonscription de services des provinces et des groupes spiritains en Europe.
Elle a aussi reçu mission d’assurer la permanence de la mission spiritaine en
Europe à travers le développement et l’animation de projets missionnaires
propres à l’Europe.
Avec tout ce que cela demande
d’énergie et de créativité, les spiritains font face aux réalités de l’Europe
d’aujourd’hui.
Pour nos provinces, c’est d’abord
l’expérience du manque de candidats à la vocation. Nous sommes aussi conscients
que l’incroyance et la sécularisation largement répandues nous appellent à une
mission auprès de tous ceux qui ressentent ce vide. Nous essayons de présenter
une nouvelle proposition de la foi et une nouvelle manière de vivre en Église.
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Nous sommes attentifs à la marginalisation des
immigrés en Europe et à leurs mauvaises conditions d’existence. Beaucoup
viennent des pays où nous avons travaillé comme missionnaires. Nous cherchons à
travailler au respect de leur dignité qui souvent leur est refusée.
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Nous voyons la misère de ceux qui
sombrent dans diverses dépendances, particulièrement dans la drogue. Nous
cheminons avec eux, répondons à leurs besoins de lieux d’accueil et de sécurité
en leur facilitant l’accès aux soins de santé.
Nous reconnaissons nos propres
fragilités. Nous collaborons avec d’autres groupes, notamment en nous coulant
dans les initiatives des laïcs, associés spiritains ou autres. Au fond, nous
nous efforçons de répondre à la question :
« Quel service missionnaire fidèle à notre charisme et à notre tradition
spiritaine pouvons-nous proposer à l’Église de Jésus-Christ en Europe ? »
En hiver, la nuit tombe vite sur
l’Europe. Lorsque les illuminations de Noël éclairent nos villes, une grande
partie de l’Europe demeure dans la nuit. J’en ai fait l’expérience dans l’est
de Berlin. Sur des kilomètres de hautes façades d’immeubles gris, peu ou pas
d’éclairage, et pratiquement pas âme qui vive !
Quelques initiatives de
spiritains (laïcs et religieux) de la CE veulent créer à Berlin, Hambourg,
Anvers et Bruxelles, des espaces de lumière et de chaleur humaine en rejoignant
des groupes et des personnes isolées vivant encore dans l’ombre et les
ténèbres.
Au moment même où nous
entrevoyons de nouveaux engagements missionnaires en Belgique et en Allemagne,
ces 2 provinces viennent d’intégrer la CE et en deviennent des régions. Nos
confrères ont fait un choix courageux en 2009. Ils lâchent une province qui
leur était familière par une longue histoire et entrent en CE avec quelques
appréhensions. Abandonner une organisation bien connue, c’est une forme de
mort. Mais c’est aussi se tourner vers une renaissance pleine de possibilités.
Nous parions sur le dynamisme des projets missionnaires de nos provinces. Nous
sommes de plus en plus convaincus que, même en l’absence d’une structure
familière, la présence spiritaine et la mission continuent. Nous sommes engagés
non dans une fin de vie, mais dans une renaissance.
Cette renaissance repose surtout
sur la qualité de notre vie spiritaine dans la CE. Nos engagements
missionnaires nous ramènent à une fidélité plus grande aux orientations de
notre congrégation et aux intuitions de nos fondateurs : l’attention aux plus pauvres et notre
disposition à les servir. Notre vie de communauté, notre collaboration avec les
laïcs et la fidélité à nos engagements sont les 3 piliers de cette renaissance !
Notre mission de circonscription,
nous la recevons de notre congrégation. Nous sommes évidemment toujours tournés
vers l’au-delà de nos frontières et de nos cultures européennes. Une trentaine
de confrères allemands et belges travaillent ailleurs dans le monde. Ils
gardent la dimension d’ouverture universelle à notre circonscription. Nous
guettons le moment de Dieu, celui où nous pourrons à nouveau envoyer des
missionnaires pour cette mission universelle.
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