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Pour que Saint-Martial ressuscite !



Le collège Saint-Martial a formé des générations de cadres du pays. Il a été détruit le 12 janvier 2010. Le P. Pierre Cherfily, directeur du primaire, explique pourquoi et comment ce collège référence doit continuer sa mission.

Sans école, pas de vie. En accord avec l’Amicale des anciens et de son président Dominique Franck Simon, les PP. Rénold Arismé et Pierre Cherfily ont décidé de relancer au plus vite les activités du collège. Le gouvernement a fait déblayer les décombres, monter des tentes puis des hangars.
Au collège Saint-Martial, explique Pierre, l’enseignement a repris le 19 avril 2010. Nous avons d’abord rencontré les enseignants. Nous leur avons offert de leur payer le mois de janvier. En avril, nous leur avons proposé de considérer février et mars comme des vacances payées et de travailler d’avril à août, le temps d’une année scolaire normale. Tout a bien fonctionné, avec les horaires d’avant : 7 h à 14 h. Les enfants se sont bien adaptés après quelques séances d’assistance psychologique. Nous avons même hébergé 2 autres écoles privées pour leur éviter de fermer.
Vu l’irrégularité du courant électrique fourni par la ville, il nous faut faire tourner tous les jours un générateur pendant les 7 heures de classe. Entretien et carburant pèsent lourd sur notre petit budget. Comme sur celui des entreprises et des industries du pays.
Notre préoccupation actuelle : les hangars en place ne tiennent pas plus de 3 ans, moins en cas de cyclones violents. Il faut donc aller vite en respectant l’ensemble des paramètres. Avec l’Amicale des anciens, nous procédons par étapes. D’abord en faisant réaliser un relevé topographique et géologique de l’espace Saint-Martial. L’État devrait nous donner les normes à suivre. Saint-Martial se trouve dans le périmètre d’utilité publique. Il nous faudra donc tenir compte du plan du centre-ville. Pour la construction des bâtiments, nous avons lancé un concours international d’architectes, leur demandant de chiffrer. Avec leurs projets chiffrés, nous pourrons entamer une campagne de récolte de fonds.
Le séisme apprendra-t-il à l’État à mieux gérer l’ensemble des écoles du pays ? En a-t-il la volonté et les moyens ? Le collège ne reçoit aucune subvention publique. Nous n’avons pas augmenté les frais de scolarité. D’autres écoles les ont doublés pour récupérer au plus vite de quoi reconstruire. À Saint-Martial, les parents paient une scolarité annuelle de USD $ 625 en maternelle, USD $ 750 en primaire et USD $ 925 en secondaire. De nombreux parents, de condition très modeste, veulent que leurs enfants aient une éducation de qualité pouvant leur garantir un avenir.
Déjà avant le séisme, nous, spiritains, pensions ouvrir une ou plusieurs écoles professionnelles dans nos paroisses. Le collège Saint-Martial évoluerait plutôt vers une université. C’est ce qu’attendent élèves, parents et anciens. Le ministre de l’Enseignement est venu lui aussi nous le demander. Nous pensons qu’il nous faut reprendre ce collège parce que tous l’attendent. Nos responsables spiritains nous demandent, eux, de vérifier l’ensemble de nos projets. À la fête de Saint-Martial, les invités ont tous souhaité voir un nouveau collège fonctionner en 2015. Un 1er module de 3 salles est en construction. Il sera prêt pour la rentrée scolaire 2011-2012. Selon le devis, une salle de classe revient à US $12 000. Prix de ce 1er module : US $ 36 000. Nous n’avons aucun partenaire sûr. Nous frappons à toutes les portes susceptibles de pouvoir nous aider.


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