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Une école, des arbres, un avenir !

Arrivé en Haïti en 1964, le P. Jean-Yves Urfié y a effectué plusieurs séjours entrecoupés d’autres missions (États-Unis, Guyane, France, Tanzanie, Rome). Depuis 2004, il lance à Furcy avec le P. Habens Simon, spiritain haïtien, un projet de reforestation.

La population dispersée dans la montagne a fortement augmenté autour de 3 chapelles animées chacune par un catéchiste. L’environnement se détruit à vive allure par la déforestation, explique Jean-Yves. À partir du livre de la Genèse traduit en créole, nous répétons que nous devons être les sujets de l’Histoire. Une pastorale de l’anti-résignation dans une culture marquée de résignation et de l’influence du vaudou. Avec le P. Habens, nous insistons sur l’écologie dans nos célébrations. J’offre un plant à chaque jeune le jour de sa communion ou de sa confirmation. Pour qu’il le plante, l’arrose et le protège des cabris. Un arbre souvenir d’une démarche religieuse, ça frappe dans la culture haïtienne.
En l’absence d’une vraie pastorale diocésaine, nous essayons de faire ce que nous pouvons. Les conditions qui ont fait naître la théologie de la libération en Amérique latine restent plus que jamais réunies en Haïti. À Pont-Sondé, Joseph Rémy et Serro Michel mènent avec nous cet effort de développement avec l’association Men Kontré 1. Leur climat différent du nôtre leur permet de semer d’autres plants. Nous lançons ensemble un programme de pépinières avec les enfants de nos écoles. Les paysans planteront les arbres et les feront produire. La Fondation d’Auteuil est prête à nous soutenir dans ces 2 projets, leurs profs retraités formant les nôtres. Furcy aurait ainsi sa 1re école secondaire.
Ordonné en 2003, le P. Habens Simon, 43 ans, a été vicaire de 2 paroisses rurales à Porto Rico. Revenu en Haïti fin 2005, il est affecté à Furcy dont il devient le curé en 2008. En l’absence de Jean-Yves, explique-t-il, j’ai construit, avec l’aide d’amis français, une chapelle à Mahotière-Bouette et réhabilité celle de Lamarque. Les paysans n’avaient ni lieu de réunion ni refuge en cas de cyclone. Ces chapelles servent aussi d’école et de salle de soins. Les paysans viennent nous voir pour tout et à n’importe quel moment, même la nuit. Parce qu’ils n’ont personne dans les services officiels pour gérer le manque d’eau potable, de centre de santé et d’écoles. Des enfants font 12 km à pied chaque jour. Sachant que les politiques ne les écoutent pas, les gens cherchent des réponses à leur portée. Nous avons mis en place un collecteur de 20 000 litres d’eau à partir des toits. Tous peuvent y puiser. Reste à trouver des fonds pour construire 3 blocs de sanitaires et éviter d’autres problèmes de santé, surtout le choléra.
Food for the Poor construit ici 50 maisons (murs en ciment, toits en tôle, à $ 17 000 l’unité) pour les paysans les plus pauvres. Un comité de village choisit les bénéficiaires qui apportent sur place eau, sable et pierres. En 3 mois, 6 maisons sont prêtes. Quand les 50 maisons le seront, d’autres séries pourront s’envisager. En gérant les problèmes de relations entre les gens qui sont servis et ceux qui attendent leur tour.

1 Men Kontré (prononcer « main contrée ») est une association. Cela symbolise la solidarité à travers des mains qui se rencontrent pour se soutenir mutuellement.


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