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En 1re évangélisation après 5 siècles de mission


L’hostilité des autorités politiques au christianisme, le manque de méthode d’évangélisation, la peur d’aller au contact des autochtones, la guerre interminable, les mines antipersonnel et l’expulsion de missionnaires n’ont pas facilité l’ancrage de l’Évangile au Mozambique.
 
Le premier contact avec le christianisme au Mozambique a eu lieu en 1498 lorsque Vasco de Gama et son équipage, naviguant du Portugal vers les Indes, fait escale dans ce pays. Cela marque aussi le début de la colonisation portugaise. Parmi les voyageurs, un certain nombre de prêtres les accompagnaient pour leur apporter un service spirituel. Mais ils se sont installés sur le littoral et n’ont pas cherché à pénétrer vers l’intérieur. D’abord parce que l’évangélisation de la population locale n’était pas leur premier objectif. Et aussi parce qu’il était dangereux d’aller au contact de la population à l’improviste. La population pratiquait les religions traditionnelles. L’islam aussi était également implanté sur le sol mozambicain. Ces religions y sont encore bien présentes.
Les premières structures qui témoignent de l’ancienneté de la rencontre entre le Mozambique et le christianisme sont bien visibles sur l’île de Mozambique. On y trouve un des ouvrages de défense du temps de la colonisation portugaise, la forteresse São Sebastião. Accolée au château, l’église Notre-Dame-de-la-Forteresse est la toute première église construite sur la côte Est de l’hémisphère sud en Afrique. Les citoyens portugais y trouvaient un lieu bien agréable pour pratiquer leur religion à l’abri de toutes les menaces extérieures. Cette situation a maintenu la distance avec la population locale.
Du côté continent, mais toujours le long de la côte, se trouve une autre église au lieu dit « Cabaceira » – avec une porte de style indien – construite par les dominicains en 1579. Elle est consacrée à Notre-Dame de la Médecine, vraisemblablement parce que l’on croyait que c’était elle qui offrirait le meilleur remède contre les maladies corporelles aussi bien que spirituelles.
À la suite des dominicains, d’autres congrégations comme les jésuites, les comboniens, les frères hospitaliers de Saint-Jean et, bien plus tard, les spiritaines et les spiritains, se sont succédé dans ce pays. Toutefois, l’évangélisation est toujours à son premier niveau. « Durant ces cinq siècles, il y eut diverses tentatives d’évangélisation. Elles ne furent pas le résultat d’un programme réglé et soutenu par les structures religieuses ou politiques, mais naquirent de l’audace de personnes charismatiques. Une tentative des jésuites, à la moitié du XVIIe siècle, parvint presque à obtenir la conversion du Monomotapa (Tete), mais échoua finalement. Au Mozambique, l’évangélisation a souffert de la négligence, de l’abandon, des erreurs de méthode et d’attitudes inadéquates », d’après un article de Manuel Velo Martinez, lazariste.
Après l’indépendance, en 1975, et au cours des années qui ont suivi, le pays s’est trouvé dans un chaos total: la guerre interminable, les mines antipersonnel, l’expulsion de missionnaires qui avaient déjà tenté de construire des écoles et des hôpitaux pour renforcer un service social. Tous ces facteurs et bien d’autres n’ont facilité ni l’ancrage, ni l’enracinement de l’évangélisation au Mozambique.
Pourtant, c’est avec joie, mais non pas sans nostalgie, qu’en 1998 les chrétiens du Mozambique ont fêté cinq siècles d’évangélisation dans ce pays. Une croix « souvenir » a été érigée sur l’île de Mozambique devant l’église Saint-Antoine au bord de la mer avec cette inscription « 1498 – 1998 : Christ hier, aujourd’hui et toujours ». Désormais, les missionnaires sont de retour aux affaires! Ils s’occupent encore de l’évangélisation, des écoles et des hôpitaux et reçoivent le soutien de l’État. Tout est à refaire ou presque !



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