La place des femmes chez les Makwa
Les femmes tiennent une place centrale mais vulnérable parmi
les Makwa. Certaines d’entre elles, ne sachant pas lire, manquent
d’autonomie. L’Église se mobilise pour les sortir de
l’ignorance. |
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L’ethnie makwa est matriarcale. Les enfants appartiennent à la
femme. Ce sont elles qui accueillent l’homme à la maison lors du
mariage. Lorsqu’elles s’en lassent, elles le mettent à la
porte pour en trouver un autre. L’homme renvoyé est
attrapé au vol par une autre femme et reste avec elle en attendant une
prochaine séparation. Elles changent d’hommes comme de
vêtements. Cette pratique est dangereuse en raison d’une forte
présence de maladies sexuellement transmissibles (MST) comme la
syphilis, la gonorrhée ou le sida. C’est aussi contraire
à la morale chrétienne. Cette question est donc un défi
pour les missionnaires.
Les femmes représentent la couche sociale la plus vulnérable.
Sr Joyce Abi est responsable du bureau diocésain pour le
développement des femmes, à Nacala. Elle s’est
engagée pour la formation des femmes afin de leur permettre de sortir
de la pratique des coutumes traditionnelles. Les filles n’ont pas les
mêmes possibilités de faire des études que les
garçons. Cette situation les maintient à la maison, ce qui
minimise leur chance pour obtenir un emploi. La plupart d’entre elles
ne savent pas lire. Elles sont donc limitées à la sphère
privée de la famille.
Sr Joyce part à leur rencontre au quotidien pour les éveiller
aux droits et aux devoirs vis-à-vis de la famille et de la
société. Parfois, parmi celles qui ont un accès à
l’école, certaines tombent enceintes et sont contraintes
à l’abandonner. Pour d’autres, la seule instruction
qu’elles reçoivent est liée aux rites traditionnels
d’initiation. Elles sont incitées à obéir et
à se soumettre aux désirs de leur mari.
La promotion de la femme est une des priorités mise en avant par le
diocèse de Nacala. Il prépare, cette année, sous la
responsabilité de Sr Joyce, un congrès qui aura lieu au mois de
juin prochain pour tenter de relever les défis que rencontrent les
femmes makwa
: les
faire sortir de la peur et de l’ignorance, leur rendre la
dignité humaine à travers une formation chrétienne
adaptée, les aider à s’engager dans les activités
de développement, leur permettre de mieux comprendre la Parole de
Dieu, le sens de la fidélité dans le mariage,
l’importance de l’éducation pour les enfants et les
questions liées à la santé. Le diocèse a
également mis en place un réseau de femmes-leaders dans chaque
paroisse. Elles sont formées pour en accompagner d’autres dans
les villages.
Amitié Solidarité Mozambique (ASM)
Il s’agit d’une association fondée en 2005 par le P. Yves
Matthieu avec ses amis de France pour soutenir la mission spiritaine au
Mozambique.
Elle a pour objectifs de fournir l’information sur les
réalités du pays, le soutien humain et matériel aux
actions éducatives et de développement menées par les
spiritains sur place.

Elle a pu financer la construction de puits et l’achat de moulins
à farine pour équiper certains villages. Les habitants prennent
part aux réalisations des projets selon leurs moyens.
Elle a travaillé en collaboration avec d’autres structures pour
construire une salle polyvalente à Catandica et un foyer
d’étudiants à Inhazonia, comme nous l’avons
mentionné plus haut. Cette association assure les frais
d’inscription annuels de plusieurs étudiants qui poursuivent des
études supérieures dans les grandes villes du pays. Elle donne
aussi des bourses pour des études universitaires, de l’ordre de
US $ 1
500 par
étudiant. D’autre part, elle finance des microcrédits
dans la limite de 2 000 méticais €) par personne,
à 5 %
d’intérêt.