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Au service de l’éducation des jeunes
Les jeunes, l’éducation,
l’avenir : trois clés
inséparables. Elles fonctionnent ensemble pour une insertion
réussie dans la société. C’est pourquoi les
spiritaines et les spiritains au Mozambique fondent des écoles et
construisent des foyers pour accueillir et scolariser des
jeunes. |
Foyers d’étudiants
Les spiritaines et les spiritains, en collaboration avec d’autres
organismes (comme Kinder MissionWerk d’Aix-la-Chapelle ainsi que
l’ambassade de France), ont construit des foyers pour accueillir de
jeunes écoliers. Chaque village au Mozambique ne dispose pas
d’un collège ou d’un lycée. Les jeunes doivent
parcourir parfois 50
km à pied pour se rendre à
l’école la plus proche. Faute d’hébergement
scolaire, ils sont domiciliés dans des familles pour lesquelles ils
travaillent en échange de leur logement, mais sans aucun encadrement.
Plusieurs filles deviennent enceintes très rapidement et quittent
l’école. Un tel environnement n’est pas favorable à
la réussite scolaire. C’est la raison pour laquelle les
spiritaines à Itoculo et les spiritains à Inhazonia ont mis en
place ces structures pour soutenir les jeunes. Le foyer d’Itoculo,

destiné à accueillir 50 filles (13-17 ans), leur offre à
la fois un logement et une formation intellectuelle et humaine.
Quant aux deux foyers qui se trouvent à Inhazonia, ils ont chacun une
capacité d’accueil de 70 jeunes. Celui des garçons est
géré par les spiritains tandis que celui des filles est sous la
responsabilité des Srs du Sacré-Cœur de Marie. Toutes
celles qui viennent de loin et qui ne trouvent pas un lieu de logement
à proximité de leurs écoles finissent souvent par se
marier très jeunes. C’est triste que le mariage soit la seule
possibilité qui leur reste au cas où elles ne seraient pas
scolarisées. Dans la même perspective, les spiritains pensent
construire un autre foyer pour les garçons afin d’établir
un équilibre garçons - filles à Itoculo. Ces foyers sont
payants, mais les plus pauvres y sont reçus gratuitement. Toutes ces
actions éducatives éradiquent l’illettrisme et sortent la
population de l’ignorance.
Écoles communautaires
Dans les villages où l’État n’a pas encore
construit d’écoles, les spiritains ont mis en place des
écoles communautaires en collaboration avec les parents. Ils

dispensent l’enseignement primaire aux enfants qui n’ont pas
accès aux cours ailleurs. Le niveau de réussite pour ces
enfants est satisfaisant. Petit à petit, l’État
reconnaît les bienfaits de ces écoles et fournit du
matériel scolaire et des enseignants. Il commence à en prendre
la responsabilité et paie le salaire d’une partie des
instituteurs. D’autres y travaillent bénévolement et ne
gagnent rien du tout. Le P. Desmond Arigho, spiritain irlandais, y fait des
visites, donne des cours de méthodologie et établit un lien
entre les écoles et l’État. Seules quelques écoles
ont des salles de cours. Pour la plupart d’entre elles, les
élèves se contentent d’une ombre sous un arbre ou de la
chapelle du village pour apprendre. Les missionnaires tentent de les aider
à construire des salles des cours dans la limite de leurs moyens.
À Nampula, le P. Chrislain est curé et principal de
l’école primaire São João de Deus. C’est une
école communautaire lancée par les parents en collaboration
avec les Frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu. Dans cette
école, les responsables sont confrontés au problème de
l’absentéisme des professeurs et au manque de compétence
de certains. L’État paie leur salaire mais ne met pas
l’accent sur la qualité de l’éducation à
donner. Par conséquent, certains élèves sortent de
l’école sans savoir ni lire ni écrire. Comment donc
préparer l’avenir d’un pays dans de telles conditions
?
La paroisse d’Itoculo a également mis une bibliothèque et
un ordinateur à la disposition des étudiants des alentours sous
la responsabilité de Vincent Ntrie-Akpabi, jeune spiritain stagiaire
du Ghana. Ce lieu permet aux jeunes d’avoir accès aux livres
qu’ils ne peuvent pas trouver par leurs propres moyens. Il leur offre

un endroit où ils peuvent venir étudier au lieu de
traîner dans la rue à la sortie de l’école. Cet
unique ordinateur leur donne des notions de base d’informatique.
D’autres projets liés à l’éducation des jeunes
voient le jour à Inhazonia. Mentionnons le garage-école. Les
enfants vont à l’école le matin. L’après-midi,
ils viennent apprendre un métier au garage. De même la
ferme-école permet aux enfants de la rue de travailler,
d’apprendre un métier et de quitter les dangers de la rue.
Écoles maternelles
La langue officielle du Mozambique est le portugais. Mais dans les familles,
les gens parlent un dialecte local, ce qui fait que de nombreux enfants
arrivent à l’école sans pouvoir parler portugais. Pour
sortir de cet enfermement, les religieuses d’Inhazonia et de Catandica
s’occupent de jardins d’enfants et enseignent le portugais. Ces
jardins permettent aussi l’accueil des orphelins des environs. Ces
écoles ouvrent une porte à ces jeunes et leur préparent un
avenir meilleur très tôt.
Les citoyens et les activités économiques
Téléphone, extraction de minerais et bien
d’autres activités sont tenus en majorité par des
étrangers. Peu de Mozambicains en profitent. Le système
d’éducation ne prépare pas non plus les citoyens à
prendre leur pays en main.
Bien que la tribu makwa soit l’un des groupes ethniques les plus
importants du Mozambique, elle est peu présente dans les
activités économiques du pays. Les commerces et les grands
magasins sont pratiquement tous tenus par les Indiens, les Pakistanais, les
Sud-Africains, les Somaliens, les Portugais et parfois les Nigérians. Un
grand nombre de Makwa vit de l’agriculture de subsistance et de la
pêche. Un chemin de fer relie le port de Nacala au Malawi. Il y a
quelques installations industrielles et des sites miniers qui offrent des
emplois limités aux habitants. Et pour être embauché, il
faut avoir une carte d’adhérent au FRELIMO (le parti politique au
pouvoir).
Sur le littoral, dans le nord-est du pays, une compagnie irlandaise –
Kenmare – extrait du titanium de la mine de Moma. D’autres
explorent le territoire pour tirer davantage de minerais. La population en
profite peu et est exploitée. Beaucoup de techniciens sont
étrangers, ce qui est un inconvénient pour les citoyens
mozambicains. C’est autant d’emplois qui leur échappent,
favorisant les étrangers au détriment des habitants.
Des promoteurs immobiliers – venus le plus souvent de Chine –
construisent des sites importants le long de la côte.
L’électricité est disponible à un rythme peu
soutenu. Les antennes téléphoniques se mettent en place.
Internet aussi. Certains axes routiers sont goudronnés, mais ils ont
beaucoup de nids-de-poule surtout dans les régions tenues par
l’opposition. Grâce à ces activités, le pays se
développe doucement, commençant ainsi à sortir la
tête de l’eau.
Beaucoup de défis restent à relever. La santé et
l’éducation du pays sont encore à un niveau très
bas. Il n’y a pas suffisamment de médicaments dans les
hôpitaux. D’après un responsable d’école
rencontré à Nampula, «
les écoles mettent l’accent sur la
quantité d’élèves inscrits pour fournir des
statistiques élevées aux donateurs ». Ce comportement
est en train de détruire l’avenir du pays. Certains jeunes
sortent de l’école sans savoir lire. L’État fait
donc venir des médecins étrangers pour ses hôpitaux alors
qu’il pourrait les former sur place dès maintenant.