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  La santé d’abord, le reste suivra

Organiser des formations à la médecine locale, sensibiliser la population aux mesures d’hygiène, alimenter les enfants malnutris et rendre service aux dispensaires sont des actions concrètes que font les missionnaires pour répondre à la préoccupation centrale du peuple qu’est la santé.


Au Mozambique, les spiritaines comme les spiritains se sentent concernés par la santé de la population. «< Nous nous sommes rendu compte que la santé est une préoccupation centrale du peuple mozambicain», souligne le P. Damasceno. Ils organisent alors des formations à la médecine locale pour aider les gens à reconnaître et à mieux utiliser les plantes médicinales. Ils conseillent aux habitants de faire des latrines, de faire bouillir l’eau, de prévenir les maladies. Ils viennent souvent en aide au dispensaire ou à la maternité quand il faut transférer un patient vers l’hôpital le plus proche en cas d’urgence.
Quant au sida, grâce à l’éducation, les gens prennent conscience de plus en plus de la gravite et des dangers qu’il représente. Il y a des affiches de sensibilisation partout. On en parle aussi dans les médias. Toutefois, le taux de contamination au Mozambique est actuellement en hausse, avec près de 500 personnes contaminées par jour. Cela donne l’impression que les gens font la sourde oreille.
 
Le dispensaire public d’Itoculo
Sr Augusta y travaille comme infirmière. Les statistiques montrent une présence saisonnière de cas de choléra, 3 000 patients de malaria traités pendant la saison de pluie, problèmes urinaires dus à l’utilisation d’eau non potable et environ 106 enfants (de moins de 4 ans) reçus chaque mois pour un contrôle régulier de santé. Le dispensaire enregistre près de 65 naissances par mois.
 
Dispensaire et maternité à Inhazonia
Construits dans les années 1950, les bâtiments appartiennent au diocèse, mais la gestion relève de l’État. Il y a à ce jour 4 fonctionnaires dont 1 médecin, 1 infirmière, 1 sage-femme et une personne pour l’entretien. Le dispensaire reçoit environ 80 malades par jour. Il traite surtout la malaria, le choléra et donne la trithérapie aux sidéens. Une centaine de bébés voient le jour à la maternité. Les femmes qui viennent de loin pour accoucher sont reçues dans une salle d’attente où elles passent quelques jours. Comme le dispensaire manque d’ambulance, les spiritains sont appelés au secours pour transférer des malades à l’hôpital en cas d’urgence.
 
2 centres nutritionnels
L’un est à Itoculo, géré par les spiritaines, l’autre à Nampula sous la responsabilité des spiritains. À Itoculo le centre « Grandir avec espoir » a ouvert ses portes depuis 2009. Sr Augusta y reçoit des enfants de moins de 5 ans qui souffrent de malnutrition. Pour beaucoup d’entre eux, leurs mamans sont mortes, soit à l’accouchement, soit à la suite d’une maladie comme la malaria qui est très fréquente dans la région. D’autres familles sont trop pauvres pour les nourrir correctement. Les parents adoptifs viennent parfois d’une distance de 50 kilomètres à pied pour chercher de quoi nourrir leurs enfants. En général, ils doivent venir avec l’enfant souffrant afin de profiter d’un contrôle de santé en même temps. Ils reçoivent alors 2 kg de farine par enfant pour 4 jours. La farine contient des feuilles de manioc, des bananes, du soja, des haricots, du maïs, du sucre, du lait et des arachides. En 2011, le centre a accueilli 103 enfants, dont 16 sont décédés. « Ils sont tellement nombreux que l’on ne peut pas recevoir tous ceux qui n’ont pas de mère », précise Sr Augusta. Pour assurer un meilleur suivi, les Sœurs viennent de construire une maison équipée de 6 chambres pour garder sur place les enfants les plus atteints.
Au centre nutritionnel du Sacré-Cœur de Nampula, 25 enfants sont inscrits pour l’année 2012. Des mamans bénévoles viennent faire la cuisine sur place. Elles préparent aussi de la pommade pour soigner des plaies, ou d’autres médicaments traditionnels à base de plantes du jardin pour traiter le rhume ou la diarrhée. Marceline, une des mamans du centre, témoigne : «< Je suis heureuse de voir les enfants recouvrer la santé. Voila pourquoi je viens travailler ici< !< » Ces femmes se relayent pour y assurer la permanence. Avant de passer le relais, elles écrivent un rapport pour rendre compte du travail accompli chaque jour.

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