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L’éducation, pilier central pour l’avenir de jeunes


En Ouganda, les spiritains ne conçoivent pas leur mission en dehors de la formation de jeunes. Éduquer c’est ouvrir des portes aux citoyens qui construiront la nation de demain. À travers des écoles maternelles, primaires, secondaires ou polytechniques, ces objectifs voient le jour malgré les aléas du quotidien.


Les écoles à Kambuga
L’engagement des spiritains pour l’éducation de jeunes dans le diocèse de Kabale commence à la maternelle. « Avenir brillant » est un nom que porte une école maternelle qui accueille 333 enfants de 3-5 ans. Sous la responsabilité d’une religieuse, entourée de quelques enseignants, ils y reçoivent une base solide en apprenant à lire et à écrire avant l’école primaire.
Nous avons ensuite visité les écoles primaires de Nyabyondo (300 élèves), Enengo (173 élèves) et Kagashe (366 élèves) de 7-14 ans. Aucune n’a de toilettes convenables. Pas assez de salles de cours, ni de chaises, ni de tables en nombre suffisant. La plupart des instituteurs sont payés par les parents. Ce sont les familles en collaboration avec la paroisse qui ont décidé de construire ces écoles en raison d’un niveau trop bas d’enseignement dans les établissements publics et d’une distance trop importante de leurs domiciles. Pour limiter les frais de construction, ils utilisent des matériaux locaux. Les briques sont fabriquées sur place. Quand ils ne peuvent pas mettre un toit en tôle, le chaume fait « l’affaire » en attendant mieux!
Les spiritains gèrent aussi 3 écoles secondaires: Saint-Charles-Lwanga (262 étudiants), Bishop-Calliste (350 étudiants) et Saint-Louis (106 étudiantes). Cette dernière est directement sous la responsabilité de la paroisse. Elle est construite sur une pente facilement inondable. Son avenir est rapidement compromis, si des travaux d’assainissement ne sont pas faits. Les parents semblent avoir compris l’importance de l’éducation pour leurs enfants mais leurs revenus sont limités. Certaines écoles jouent la carte de la solidarité afin de soutenir les parents qui ne peuvent pas payer la totalité des frais de scolarité.
Défis: près de 40 % des filles dans la région ouest de l’Ouganda deviennent enceintes pendant leurs études et, sur ce chiffre, 20 % quittent l’école avant le baccalauréat.
 
École polytechnique de Moroto
L’enseignement technique est une réponse au chômage. Tous ceux qui en sortent ont un emploi assuré. C’est sûrement une des solutions aux conflits interethniques.
 
es spiritains ont accepté de venir à Moroto suite à l’invitation de l’évêque pour prendre en charge l’école polytechnique, après le départ de religieuses comboniennes faute de vocation. 2 confrères, les PP. Nicolas Kerebba et Tarsicius Muhereza, y travaillent, l’un comme principal, l’autre comme économe. Ils se sont lancés dans une mission d’évangélisation par l’éducation. L’école forme des charpentiers, des maçons et des couturiers. Elle a une capacité d’accueil de 140 étudiants (hommes et femmes de 17-35 ans). Ils sont tous internes.
D’après le P. Kerebba, « l’éducation technique est une réponse au chômage. Pendant les vacances, voire à la fin de la formation, les diplômés trouvent toujours de l’emploi, chacun dans sa propre région. C’est la motivation principale qui nous pousse à continuer malgré la pénurie des ressources ». L’État ne donne aucune subvention. Les religieuses continuent de soutenir l’école financièrement. Elles sont en contact avec un groupe d’initiative missionnaire (GIM) en Italie qui apporte de l’aide ponctuelle. Lors de notre passage, 3 Italiens du groupe y installaient des panneaux solaires pour pallier la pénurie d’électricité. L’école a développé un grand jardin où elle cultive des choux et des maniocs pour avoir son autonome en légumes frais.
Par ailleurs, les spiritains donnent une aide à la paroisse Saint-Kizito qui se trouve à proximité. Il y a environ 50000 habitants dont 22000 chrétiens. Les plus grands défis dans cette région sont la polygamie, la difficulté de la langue karamajong, l’illettrisme de la population et les conflits sociaux.
Sur un immense panneau à l’entrée du territoire karamajong (une tribu nomade du nord-est de l’Ouganda), on peut lire un slogan que voici: « Jette ton arme et entre dans l’éducation! » Il annonce une couleur bien particulière. Depuis plusieurs années, la tribu a été en guerre avec les Tesso, un autre groupe ethnique voisin, à cause de pillages armés d’animaux domestiques de part et d’autre. Désormais, les anciens ont rétabli le dialogue pour la réconciliation et le retour à la paix. La situation s’améliore doucement et des signes positifs tels que des mariages intertribaux sont recensés, mais la rancune les ronge encore. Le diocèse a mis en place des commissions de Justice et Paix pour encourager le dialogue et des écoles pour faire comprendre aux habitants que l’éducation est la clé au développement, à la paix et à la réconciliation.
 
 
École pour les sourds à Mulago
Accueillir, former, donner des outils et insérer des jeunes sourds ou malentendants afin qu’ils aient une vie normale.
 
Fondée en 1998 par le P. Harry Tullemans, spiritain hollandais, l’école a pour objectif d’accueillir et de promouvoir les talents d’enfants sourds pour leur permettre d’obtenir une autonomie et de s’insérer dans la société afin de vivre normalement comment tout citoyen. Leur donner les moyens d’apprendre à lire, à écrire et à communiquer par le langage des signes.
La scolarisation leur donne la possibilité de vivre une vie sociale avec d’autres élèves. Elle incite les parents et l’entourage à apprendre à les comprendre et à intégrer, eux aussi, le langage des signes. Elle forme les jeunes spirituellement et moralement tout en leur donnant les outils nécessaires afin de les aider à trouver un sens à la vie dans la société. Leur procurer un emploi, défendre leurs droits et éradiquer les attitudes souvent négatives vis-à-vis des personnes malentendantes.
L’école a commencé pour une maternelle avec 2 élèves et 2 enseignants sous un arbre. Plus tard, des bâtiments ont été construits. Ensuite, grâce à des donateurs d’Irlande, d’Écosse et d’Italie, de nouvelles salles de classe et des dortoirs ont été rajoutés.
En raison d’un nombre croissant de demandes, l’école a besoin de plus de structures. Elle accueille jusqu’à 187 écoliers. 100 d’entre eux sont en internat. Un des problèmes de l’école est que les parents paient difficilement les frais de scolarité. Certaines familles osent dire en public: « Que pourrais-je obtenir d’un enfant sourd? » Cela montre un manque de respect et de tolérance. C’est ainsi qu’ils sont dépourvus de leur dignité et de leurs droits fondamentaux.
Projets d’avenir: achat d’un plus grand terrain afin d’élargir les activités de l’école. Construire des logements pour les enseignants. Recruter plus d’enseignants et autres personnels de service.
 
 
Centre de formation professionnelle à Mulago
Avoir accès à la formation, sortir de la dépendance et trouver un emploi constituent les motivations de ce centre qui s’adresse aux plus démunis.
 
Mulago Vocational Training Center a été fondé en 1996 par l’Église catholique. Géré par les Sœurs de la Charité, il a pour objectif de combattre la dépendance et promouvoir l’autonomie. Il accueille les jeunes orphelins ou tous ceux qui n’ont pas réussi leurs études ailleurs, avec en priorité les filles. Ces jeunes viennent pour apprendre un métier et trouver des outils pratiques qui leur permettront de travailler pour leur propre compte. Les cours dispensés concernent la couture, l’hôtellerie, la métallurgie, l’informatique, la coiffure et l’artisanat.
Et pour faciliter leur entrée, il leur est demandé seulement de pouvoir parler anglais. Sinon, ils ne pourront pas toujours réussir un examen d’admission et, de ce fait, n’auront pas d’autres moyens de s’en sortir dans la vie.
Ce centre donne aux filles la possibilité de surmonter, au moins en partie, les inégalités et les discriminations faites aux femmes. Il éveille la conscience des jeunes sur la prévention du sida et comment une personne infectée et soignée peut se réintégrer dans la société. Il dispense un accompagnement psychologique en ce sens. Il informe sur les dangers de l’interruption volontaire de grossesse et du mariage à un trop jeune âge.
Il se trouve que les infrastructures et la scolarité en Ouganda ne sont pas suffisamment développées, le chômage et la mortalité infantile sont très élevés et beaucoup de jeunes filles non scolarisées finissent dans la prostitution. Ce centre a permis de diminuer le nombre des jeunes filles qui tombent dans cette mésaventure.
Pour assurer l’efficacité et le suivi du service rendu aux jeunes, les Sœurs de la Charité font des visites à domicile dans les familles des écoliers inscrits au centre. Cela leur permet de se rendre compte des réalités de pauvreté. Tous ceux qui ne peuvent pas payer leur scolarité sont soutenus financièrement, peu importe leur appartenance religieuse.

Radio Sapientia – Source de sagesse
 
C’est une radio fondée en 2001 par l’Église catholique et propriété de la conférence épiscopale d’Ouganda. Située à Kampala, elle s’engage pour la paix, la justice, le développement intégral, la maturité politique, les stratégies économiques viables, l’héritage culturel significatif, les droits et les devoirs humains, avec une intention particulière pour les enfants, les jeunes, les femmes et la famille. Elle défend la vie humaine, l’éducation, le sport, l’agriculture et la protection de l’environnement.
La station émet des programmes religieux, musicaux, économiques, sociaux et politiques. Elle annonce aussi des nouvelles locales et internationales. Elle a pour principe d’offrir une solution alternative à la difficulté de croissance de la société. Elle vise toutes les générations et son programme spirituel et séculier concerne tout l’Homme.
Elle émet en 2 langues, anglais et luganda, 24 h/24. Depuis Vatican II, l’Église catholique s’est engagée à incorporer les médias dans son ministère d’évangélisation. Celle d’Ouganda l’a réalisé. (www.radiosapientia.com)

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