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La priorité : les besoins des gens

Padre Burgos, ville de la province de Leyte, et Midsalip, à l’ouest de Mindanao, sont des lieux prisés par les guides touristiques. Les spiritains qui y travaillent partagent tous les jours d’autres préoccupations avec les gens.

Au moins 7 confessions différentes se disputent les croyants de Padre Burgos. Et parmi elles, l’Église nationaliste appelée Église catholique indépendante des Philippines (PICC) qui veut, par tous les moyens, contrôler politiquement la ville. Pour l’évêque de Maasin, la mission principale des spiritains est de témoigner de l’universalité de l’Église catholique romaine par une présence missionnaire permanente. C’est dans cet esprit qu’il a accueilli les spiritains depuis 18 mois.
Les Pères Jean-Marie Bassok et Peter Mattew Wadzani animent la paroisse de San Roque et la chapelle Saint-James, éloignée de celle-ci d’à peine 1 km.
Dans une zone où 80 % de la population rejoint la PICC, ils s’efforcent de vivre avec la population et de répondre aux besoins des paroissiens qui ne savent plus à quelle Église ils appartiennent. Ils leur enseignent donc ce que sont la hiérarchie et la doctrine de l’Église. Et les aident à apprécier le message du Christ par la Bible.
Dimanche 14 novembre. Peter célèbre 3 messes à Laca, Bunga et Santo Rosaryo. Jean-Marie, 3 autres à San Juan, Padre Burgos et Core. Il parle, sans accrocs et sans papier, à des gens attentifs, même ceux qui, faute de place, sont assis à l’extérieur. Deux guitaristes accompagnent les chants mélodieux de la foule. Derrière l’église, des buffles broutent les touffes d’herbes qui séparent les rizières.
Ce sont des mains calleuses, de gens qui travaillent, qui reçoivent la communion. À la fin, nous nous présentons comme spiritains. Les gens applaudissent en découvrant qu’il existe des spiritains blancs ! Puis la communauté offre au prêtre et aux animateurs un solide petit déjeuner : riz, poulet, poisson frit, bananes, café et pain.
La 3e messe a lieu dans une chapelle ouverte aux 4 vents, à quelques dizaines de mètres d’une chapelle Iglesia Filipina Independiente. Une Église très politisée née du combat contre le colon espagnol. « Ici, tout s’est focalisé, explique Jean-Marie, sur une famille dont l’aîné, soutenu par quelques prêtres catholiques, s’est autoproclamé évêque. Depuis que le frère est maire, ils font tout pour maintenir le plus possible de gens sous leur emprise. Nous ne voulons pas de confrontation pour ne pas faire couler le sang. Des batailles éclatent parce que de gros propriétaires ont récupéré des terrains sans vergogne. Avec de l’argent, tu peux obtenir tout de tout le monde. Parler trop fort peut t’exposer à la mort. Les fusils s’achètent ici comme des bonbons. J’ai enterré 3 victimes de conflits. Mais la culture du silence fait taire tout le monde. Quand ces questions sont relevées en formation, la réponse reste : c’est notre culture. Même si les gens constatent comme nous que ce que nous dénonçons n’est pas chrétien. »
Confiée aux spiritains par l’évêque de Pagadian, la paroisse Saint-Joseph, à Midsalip, se situe en région de montagne. Les gens, vivant de l’agriculture, y sont pauvres. Leur situation économique pose à l’Église de nombreuses questions sociales. L’exploitation minière notamment qui détruit les rizières et la pureté de l’eau potable génère de graves problèmes écologiques. Alors que seul 1 % des rentrées financières sont promises aux communautés rurales concernées. Une situation qui provoque un problème politique sérieux entre l’Église et le gouvernement. Les PP. Raymond Ugwu et James Kutav et leurs groupes écologiques se trouvent souvent confrontés à des problèmes de justice et de paix.


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