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  Dossier      Pologne - Spiritains en missions 


Une Pologne profondément marquée par l’Histoire


De la cathédrale et du centre ville de Cracovie à la mine de sel de Wieliczka en passant par l’église du baptême de Jean-Paul II à Wadowice, le P. Andrzej Wichowski, responsable provincial, sait expliquer l’Histoire qui se lit dans chaque monument.



La Pologne, entre Russie et Occident. Entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique, frontière entre 2 mondes.
Les rois polonais libéraux laissent leur pays s’affaiblir pendant qu’Allemands et Russes deviennent de plus en plus forts. En 1772, la Pologne, devenue champ de bataille entre idéologies et religions, est partagée une 1re fois entre Prussiens, Autrichiens et Russes. Une 2e fois, en 1793. En 1795, elle n’existe plus. Beaucoup de Polonais cherchant plus de liberté et plus de secours pour leur pays partent en France. Pensant donner de l’espoir à la Pologne, ils se sont engagés dans l’armée de Napoléon s’attaquant aux Russes…
Après Cracovie, le P. Andrzej a voulu aussi nous conduire à Auschwitz et Birkenau. « Chaque famille polonaise, explique-t-il, a perdu dans ces camps de concentration et d’extermination un ou plusieurs membres. Un peuple martyr à tel point de la barbarie nazie a du mal à pardonner… »
Sous un temps pluvieux, une dame fait visiter à une vingtaine de francophones les sinistres blocs d’Auschwitz et les baraques de Birkenau. Entrée sous le sinistre portail du 1er camp portant l’inscription Arbeit macht frei (le travail rend libre). D’un ton juste, notre guide évoque l’ampleur de la solution finale qui pousse les nazis à inventer, en plus du travail comme outil d’extermination, des chambres à gaz et fours crématoires qui fonctionneront jour et nuit. Le 1er convoi de 700 prisonniers politiques polonais arrive à Auschwitz le 14 juin 1940. 75 000 autres (professeurs, hommes politiques, clergé, médecins et autres membres de l’élite polonaise) suivront entre 1940 et 1941. Les SS ont installé ces camps dans cette région de Pologne parce que les bâtiments de l’armée polonaise y existaient. Et qu’un réseau de chemin de fer permettait d’amener des convois de partout en Europe dans des camps, hors d’Allemagne.
À partir de 1942, commence l’extermination des 11 millions de Juifs d’Europe. Mis au travail, les valides devraient s’éliminer naturellement d’épuisement. Les survivants et inaptes au travail étaient gazés. Bełżec, Sobibór et Treblinka furent les 3 autres camps créés en Pologne. Fin 1943, l’opération fut considérée comme terminée. Ordre fut donné d’effacer toutes traces des camps. Selon les historiens, la « solution finale » a assassiné de 5 à 6 millions de personnes, les 2/3 des Juifs vivant en Europe avant 1939. Une entreprise industrielle qui devait s’autofinancer, voire être rentable. Des maisons inexistantes étaient vendues sur plans aux déportés : cela les rassurait quant à leur destination et leur faisait emporter leurs objets de valeur. Les blocs 4 et 5 exposent ce que les nazis récupéraient pour le Reich, (cheveux et dents compris) sur les déportés avant de les envoyer à la mort. Les blocs 7, 10 et 11, (bloc de la mort) montrent les conditions sanitaires inimaginables dans lesquelles vivaient et mourraient les prisonniers. Avec la seule chambre à gaz restante du site et 2 fours crématoires reconstitués après la guerre. Dans le cachot où est mort le P. Maximilien Marie Kolbe, une gerbe de fleurs et un cierge pascal évoquent sa vie donnée à la place d’un père de famille.
À Birkenau, là où 75 % des déportés ont été immédiatement gazés à leur arrivée, les baraques s’étendaient à perte de vue sur 175 hectares. Des 300, beaucoup ont été brûlées par les nazis avant leur fuite. Celles qui restent montrent les conditions de survie des prisonniers aptes au travail, couchés sur des planches superposées sur 3 niveaux, souffrant de la faim, des coups, des maladies, le tout entre kapos et Zonderkommandos. Avec les humiliations, les numéros tatoués sur les bras, les uniformes de prisonniers. Juste à côté des ruines des chambres à gaz se dresse depuis 1967 un mémorial international aux victimes du nazisme avec des inscriptions en 10 langues.



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