Dossier
Pologne - Spiritains en missions
Solidarnosc et le P. Jerzy Popiełuzko
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Les grèves et les révoltes de
1956, 1968, 1970 contre le régime communiste ont été les préludes à la
reconnaissance du 1
er syndicat libre d’Europe de l’Est, en 1980. Un
événement qui a précipité la chute du régime en Pologne et joué un rôle
fondamental dans l’effondrement du bloc soviétique.
1970. Les manifestations
ouvrières contre le coût de la vie dans plusieurs villes marquent les esprits.
Une opposition démocratique naît et prend forme après les grèves de 1976 dans
le Mouvement de la jeune Pologne et le Comité pour la défense des ouvriers.
1978. L’élection de Karol Józef
Wojtyła, devenu Jean-Paul II, et sa venue en Pologne confortent les

Polonais dans le bien-fondé de leur lutte pour la liberté.
1980. Grandes grèves dans tout le
pays contre les augmentations de prix.
7 août.
Le licenciement d’une ouvrière des chantiers navals de Gdańsk déclenche
une grève menée par Lech Wałęsa. Soutenue par l’Église, elle
s’étendra à tout le pays. Des accords seront signés le 31 août. Espoir…
22 septembre.
Le syndicat libre autogéré Solidarność est créé. Présidé par Lech
Wałęsa, il compte bientôt 10 millions
d’adhérents.
1981-1983. L’état de guerre est
déclaré par le général Jaruzelski :
couvre-feu, militants arrêtés, syndicats dissous, grèves réprimées à l’arme
lourde. Malgré les visites du pape, l’immense crédit de Solidarność
en Occident et le prix Nobel de la paix reçu par Wałęsa.
1971 et 1984. Années difficiles pour l’Église, l’État
et Solidarność ;
la pastorale du Père Jerzy Popiełuzko marque les gens.
1980, 31 août. Envoyé par le cardinal Wyszyński,
le Père Popiełuzko célèbre la 1
re messe, à Varsovie, pour les
ouvriers de Huta Warszawa, en grève. Il reste avec eux, célébrant, confessant
et calmant les excités.
1982, janvier. Commencent les
messes pour la patrie où il demande aux croyants de puiser dans leurs racines
la force de lutter contre l’adversité. Mis sur écoute, surveillé jour et nuit,
domicile violé, maltraité dans les médias, menacé de mort au téléphone. Les
ouvriers le protègent. L’Église le défend. 1984, 13 octobre. 1
re tentative d’assassinat
par accident de voiture. 19 octobre.

Après la messe célébrée à la paroisse des Saints-Martyrs-Polonais à Bydgoszcz,
sur la route vers Varsovie, il est tabassé à Gorsk par 3 hommes de main du
ministère des Affaires intérieures. Et jeté dans la Vistule, ligoté et lesté
d’un sac de pierres, à Włocłavek.
3 novembre
1984. Le cardinal Glemp célèbre, à côté de l’église Saint-Stanislas-Kostka, la
messe d’inhumation rassemblant plus de 500 000
personnes. «
Sa mort a réveillé la conscience de la
nation polonaise tout entière et soulevé une vague de protestation
internationale »,
dira le cardinal.
1987. Jean-Paul II propose le
Père Popiełuzko en exemple au clergé polonais au même titre que le Père
Maximilien Marie Kolbe et tous les autres prêtres déportés en Sibérie et morts
en camps de concentration.
1986. Mikhaïl Gorbatchev accède
au pouvoir en URSS.
1988. De nouvelles grèves en
Pologne conduisent au 1
er gouvernement non communiste.
Novembre 1988. Le mur de Berlin tombe. La révolution de
velours se fait à Prague. L’Histoire ne se serait sans doute pas écrite de
cette façon sans Solidarność.