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Dossier
Pologne - Spiritains en missions
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Yeux et cœurs ouverts sur le monde
À Bydgoszcz, au postulat, au noviciat et au théologat, des jeunes se
préparent à la vie spiritaine. Insistances de leurs formateurs :
la vie spirituelle et l’attention aux plus pauvres.
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« Je crois que l’Esprit-Saint m’a parlé par un spiritain travaillant dans
ma paroisse. » « Le style des spiritains, leur ouverture aux autres m’ont touché lors du
camp d’été. »
Né en 1986, Waldemar Dziedzina
fait l’école d’administration de Nowy Sącz après le lycée économico-administratif
de Piwniczna. Puis son service militaire à Oleśnica. « J’ai appris l’existence des spiritains par d’autres missionnaires,
dit-il. J’ai trouvé leur adresse sur internet. Après plusieurs rencontres avec
Père Józef à Bydgoszcz, je me suis décidé à les rejoindre. »
Maître des novices depuis 5 ans,
le P. Władysław Budziak guide ses jeunes, assisté du P. Franciszek
Oracz et des confrères de la communauté. Initiation à la prière, à l’histoire
des fondateurs et à la missiologie. Il fait aussi appel à des religieux
d’autres congrégations. Et pour préparer l’avenir, à 2 professeurs d’anglais et
de français.
« Je veux former nos jeunes dans l’esprit et
l’histoire de la congrégation et les initier à la spiritualité du Père
Libermann. Il faut aussi qu’ils connaissent l’histoire des spiritains polonais,
surtout de ceux qui ont souffert et qui sont morts en spiritains. »
Comment ces jeunes voient-ils
leur pays aujourd’hui ?
Les frontières se sont ouvertes. Tout change très vite. Économiquement nous
sommes encore loin des pays de l’Europe de l’Ouest, mais nous sommes européens.
Nous n’avons pas beaucoup d’infos sur l’Afrique. Les spiritains de passage nous
parlent des pays où ils travaillent. Dans les cours du Père Zbigniew Szadura,
nous avons vu quelques films sur des situations africaines et les relations
avec les pays pauvres. « Grâce au Réseau Foi et Justice Afrique
Europe (AEFJN), explique le P. Zbigniew, j’ai pu montrer des films en polonais sur l’expérimentation de
médicaments par exemple et les enfants soldats en Afrique. Et présenter les
organismes qui combattent ces crimes. Missionnaires, nous pouvons collaborer
avec tous ceux qui dénoncent ces injustices provoquées souvent par de grandes
entreprises. La puissance de l’argent ne connaît pas de frontières. Agir pour
la justice et la paix est une base fondamentale de la Mission. Certains de nos
jeunes travaillent dans un orphelinat, d’autres distribuent des repas à des SDF
en ville et aux pauvres à notre porte. Nous cherchons ensemble les causes de
telles souffrances et dépendances. Mes 2 heures de cours
hebdomadaires se prolongent souvent par de nombreuses questions des jeunes.
Caritas réagit face aux urgences. Mais il faut expliquer aux gens les causes de
ces injustices internationales. Je le fais même lors de célébrations. Beaucoup
comprennent alors qu’on ne peut pas laisser le monde continuer à produire des
pauvres par millions. Ils voient mieux aussi comment la société se fait souvent
manipuler. Ils se rendent compte aussi qu’un chacun peut agir à sa mesure,
d’abord par une consommation de produits équitables, puis par des décisions
plus politiques. »
« Quand ils entendent que nous voulons devenir
spiritains, ajoute Szymon, les
copains s’étonnent, sont choqués, croient à une blague, nous demandent de
réfléchir. Les parents hésitent : “T’es vraiment sûr de
ce que tu veux ?” Puis, quand ils ont compris notre choix,
nous soutiennent. Notre formation nous prépare à évangéliser nos contemporains.
Avec humilité et vérité. La rencontre avec les pauvres, le contact avec les
malades nous ouvrent les yeux sur la meilleure façon de présenter l’Évangile. »
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