Au service
de la santé
Le Frère Elkana Ndawatcha est spiritain. Il a été récemment nommé
coordinateur diocésain de la santé de l’archidiocèse de Bangui. C’est
par lui que de nombreuses ONG ont pu fournir des médicaments et des soins
gratuits au bénéfice de la population. Ainsi 24 centres de santé ont été
ouverts avec l’aide d’organismes étrangers. Il est aussi directeur du
centre du Groupe Espoir et du CRAHM, qui prend en charge la réhabilitation
d’enfants souffrant de handicaps moteurs. Il est également enseignant à
l’université de Bangui, à la faculté des sciences de la santé. Il nous
fait visiter ces différents lieux de soutien, de guérison et d’espoir.
Nous passons en revue les différentes installations du Centre de
rééducation pour handicapés moteurs (CRAHM) créés en 1995 : ateliers de
rééducation, salle de kiné, atelier d’orthèse prothèse, dortoirs de
l’internat. Le centre a été rouvert en 2012 après des années de

fermeture. Il est actuellement soutenu par les Amis comtois des missions en
Centrafrique (ACMC), une association qui organise des campagnes médicales
sous la conduite du chirurgien Michel Onimus pour opérer des enfants atteints
de polio, de malformation de naissance ou de séquelles d’injection. C’est
un phénomène observé chez les enfants africains après des injections
intramusculaires de sels de quinine, un traitement encore trop répandu contre
les crises de paludisme et qui peut provoquer une paralysie partielle du nerf
sciatique, avec une déformation du pied. C’est ainsi que lors de la
campagne de novembre 2014, sur 93 consultations, 19 enfants ont été
opérés, et en mars 2015, sur 84 enfants consultés, 25 ont été
opérés.

Le Groupe Espoir a été créé par le P. Yves Gauthier en 2003 pour
répondre aux besoins de la population atteinte du sida. C’est un
dispensaire qui fournit aux patients une combinaison de trois traitements
antiviraux dont l’efficacité est supérieure à chaque médicament pris
isolement. Les dons alimentaires sont offerts par le Programme alimentaire
mondial (PAM) aux personnes les plus démunies. Des groupes de soutien se
réunissent toutes les semaines pour que les patients s’encouragent à ne
pas interrompre leur traitement. La plupart des personnes, nous assure le
Frère Elkana, sont assidues. C’est ainsi que 715 patients sont pris en
charge mensuellement de façon totalement gratuite, en majorité des femmes,
plus soucieuses de leur santé que les hommes.