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Aux côtés des oubliés de la société
À partir de leur maison Monseigneur-Pottier à Hsinchu, les spiritains
travaillent en paroisses et dans la formation. En réponse aux attentes de
l’Église. Et avec une attention spéciale aux prisonniers et aux migrants.
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Depuis 2000, les spiritains
desservent Saint-Esprit et Saint-Michel, leur 1re paroisse à Hsinchu. Un milieu
de familles de militaires et d’universitaires, une communauté de Philippins et
une autre de Vietnamiens. « L’évêque a pensé que nous serions mieux à
même d’en faire l’unité et d’assurer une prédication de niveau universitaire », explique le P. Binh The
Quach, le curé.
Duc Luong est son vicaire.
Américain né au Vietnam et formé à Taïwan, il y est revenu comme prêtre en
2004. Il assure un temps partiel au bureau des migrants, visite des Vietnamiens
coincés dans l’illégalité au centre de détention de Hsinchu. Le dimanche, les
messes se suivent en vietnamien et en anglais pour Philippins et autres
étudiants étrangers.
Richard Opoku Acheampong, né au
Ghana en 1973, études au Nigeria, stage pastoral en Sierra Leone, arrive à
Taïwan le 27 février
2007.
« Tout est nouveau, écrit-il, nourriture, météo, langue et caractères
chinois et 4 confrères de 4 nationalités. Les gens ont été surpris de voir un
Noir. Contact difficile dans la rue, les gens ne parlent pas l’anglais et moi,
rien en chinois. Mais jamais d’agressivité. J’ai suivi 2 ans de cours de
chinois à l’école de la cathédrale. Ma langue maternelle est une langue à tons
comme le chinois. J’ai mis 3 mois pour saluer les gens et un an avant d’oser
parler à l’église. Après 3 ans, lire et parler reste difficile. Mais les gens
sont tellement surpris et heureux de m’entendre parler ! »
Richard est vicaire à Toufen et
chargé du ministère des prisons du diocèse. À Hsinchu, sont détenus 30 femmes,
50 jeunes et 210 hommes dont 25 atteints du sida. À l’école de rééducation de
Cheng Zheng, 18 étudiants. Dans celle de Hsinchu, 35. À la prison de Miaoli, 60
détenus et 30 étudiants en rééducation. À la prison pour femmes de
Taoyuan-Longtan, plus de 150 détenues. À la prison de Taipei, à Gueishan, plus
de 200 détenus.
« Nous assistons ces personnes pour qu’elles
ne se sentent pas privées de l’amour de Dieu et oubliées de la société :
écoute, partage de la Bible, catéchisme, messe, cours d’anglais, collaboration
avec d’autres chrétiens et d’autres religions, prière et formation des
bénévoles. »
Initié par le diocèse, ce travail a été lancé par le P. Sean O’Leary, spiritain
irlandais. « Je le continue avec Joseph
Okoro. Une fois par mois, nous coordonnons les activités des 18 volontaires qui
agissent dans l’ensemble des prisons et maisons de rééducation. Ces détenus,
hommes et femmes, sont heureux de partager leurs soucis. Certains sont en
prison pour 20 ans, d’autres pour 10. Motifs : trafic de
drogue, violences, vols. Je n’en parle jamais. Libre à eux de le faire. Je me
sens parfaitement spiritain dans cette mission. J’essaie de donner un peu
d’espoir aux oubliés de la société. J’en ai parlé à mes parents lors de mon
congé au Ghana. Ils me comprennent. Ce que je leur dis change lentement leur
façon de voir l’Asie. J’espère que ce que je vis ici permettra aussi aux gens
de voir l’Afrique avec d’autres yeux. »
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Isaac Donkor, arrivé du Ghana en
juillet 2008, est
vicaire à la paroisse du Cœur-Immaculé-de-Marie à Zhudong. « J’ai été bien reçu. Partout, les gens m’ont demandé d’où je venais et
ce que je faisais. »
« Les catholiques ne sont que 150, explique le P. Corneille Hermans,
sj, curé. Syncrétistes, les gens pensent
souvent d’abord au portefeuille. Vu l’absence de pratiquants, l’église de ma 2e
paroisse sert de lieu de rencontre culturelle. La majorité des gens sont
aborigènes, hakka à 75 %. J’essaie de nouer de
nouvelles relations avec eux, surtout avec les jeunes. » Isaac, qui rencontre tous
les vendredis une centaine de personnes de la maison d’aînés, se prépare à
travailler auprès des Aborigènes.
Joseph Okoro, arrivé du Nigeria
en 2007, est curé dans 3 paroisses à Hsinchu-City et intervient dans les
prisons avec le P. Richard. Cyr Ntadi, du Congo, a rejoint Taïwan en 2010 après
un stage d’anglais à Manille. José Carlos Pereira, du Portugal, est arrivé pour
2 ans d’insertion missionnaire. 1 re
étape : apprendre le
mandarin.
Jean-Pascal Lombart, de Besançon,
est à Taïwan depuis 1998. « Après 2 ans à étudier le chinois, j’ai été,
de 2001 à 2007, recteur du petit séminaire interdiocésain de Hsinchu, puis
aumônier des jeunes et des étudiants jusqu’en 2010. Je suis vicaire à la
paroisse Saint-Jean liée à Notre-Dame-du-Rosaire et à Sainte-Jeanne-d’Arc à
Hsinchu. Les spiritains y sont depuis 2005. Le quartier s’est rénové :
des immeubles remplacent les vieux villages de familles de militaires, des
écoles s’ouvrent, la population augmente. J’ai eu de nombreuses occasions
d’aller au Vietnam pour aider les enfants pauvres, et en Chine pour visiter les
communautés chrétiennes. Depuis 2008, j’accompagne 15 étudiants non catholiques
pour un mois de formation en informatique dans des écoles spiritaines en
Tanzanie. Ils répondent avec respect aux besoins des autres et en reviennent
avec une expérience positive de l’Afrique.
Mes confrères de Taïwan et du Vietnam viennent de me confier la
responsabilité de notre groupe pour 3 ans.
L’Église apprécie notre vie communautaire internationale et nous
demande de continuer à en témoigner. Elle apprécie nos ministères respectifs.
Elle accepte que nous prenions du temps de discernement et de dialogue avant de
prendre de nouveaux ministères. Elle estime les compétences de chacun et
aimerait les mettre rapidement au service de ses projets d’animation, de
formation, d’évangélisation. Les laïcs apprécient notre ouverture, notre
absence de cléricalisme, notre jeunesse et la confiance que nous leur faisons. »
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