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Besoin de guides pour la vie
Né au Portugal en 1975, 2 ans en Afrique du Sud, ordonné en 2002,
Victor da Silva arrive à Taïwan en 2003. Responsable diocésain de la formation
des catéchistes, il suit les étudiants de Hsinchu.
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Des 12 000 étudiants en sciences et en littérature
chinoise de la National Tsing Hua University (NTHU), 1,2 % sont catholiques. Avec Clara Hsu, une
laïque, je continue l’aumônerie des étudiants commencée par Jean-Pascal
Lombart. La plupart viennent de loin. Je les assiste dans leurs démarches,
célèbre avec eux à Saint-Michel et les accompagne aux camps nationaux. Je
prépare un groupe d’entre eux au baptême. Au cours des 1res années, ils veulent
que je sois présent, que j’aille les voir sur les campus et là où ils vivent. Ils
paient 30 000 $ TWD
(environ 780 €) par semestre pour les études et de 7 à 10 000 pour se
loger en chambre de 4 ou de 2. Ils peuvent choisir leur université à 2
conditions : la place

et les bons résultats scolaires précédents. Ils y restent 3 à 4 ans. Les hommes
font ensuite 1 an de service militaire ou de service civique. Je continue à
voir celles et ceux que j’ai connus et qui ont trouvé du travail.
Chaque lundi midi, réunion de 6 à
8 cathos avec parfois d’autres. Étudiants en chimie, biologie, informatique,
anglais, microprocesseurs, il leur arrive de parler de problèmes de société.
Pas d’échanges sur les grandes religions, bouddhisme, taoïsme. Des questions
parfois sur les spiritains et autres religieux. Il n’y a pas de temple dans
l’université, mais un juste à la sortie. Les étudiants vont y brûler de faux
billets de banques pour réussir aux examens.
De nombreux groupes proposent des
activités. «
Le nôtre nous fait du bien, disent-ils.
Pendant les vacances, certains accompagnent
des groupes d’enfants dans leur paroisse, d’autres, des drogués, des paumés.
D’autres visitent des personnes âgées. Nous regrettons de ne pas avoir de vraie
rencontre avec les étudiants étrangers. Ni avec les migrants qui viennent
travailler chez nous. »
«
L’université de technologie de Troyes
(France) permet d’étudier à l’étranger. Celle de Hsinchu m’a accueilli,
explique Adrien Zanoto.
Un chauffeur de
taxi m’attendait à l’aéroport, un étudiant m’a aidé dans les démarches. Qualité
de l’enseignement, ambiance de travail, tout est fait pour faciliter la vie des
étudiants. Ce n’est pas pour rien que NTHU est mondialement aussi bien classée. »
«
Taïwan offre des bourses aux étudiants
burkinabé, ajoute Moïse Convolbo.
Je
continue mes études en informatique dans l’un des hauts lieux de la recherche
en technologie. Les relations avec les profs sont bonnes. Le Taïwanais est
accueillant et prêt à aider l’étranger. Le peu que j’ai vu du pays me permet de
dire qu’il avance bien. »
Les jeunes Taïwanais trouvent que
leur société évolue très vite alors que beaucoup de gens restent dans leurs
traditions. Leur plus grand problème est de ne pas savoir ce que sera leur
futur et de ne pas avoir d’adultes pour les guider dans leur vie. Trop
d’ordinateurs. Pas assez de cœur !
Jeunes Taïwanais en Tanzanie
Depuis 2008, Jean-Pascal Lombart accompagne 15 étudiants non
catholiques taïwanais pour un mois de formation en informatique dans des écoles
spiritaines en Tanzanie. Extraits du dernier journal de voyage.

Après une homélie sur la
rencontre interculturelle à la paroisse du Saint-Esprit, un prof m’apprend que
l’université envisage pour ses jeunes ce style de rencontre. Il me propose de
faire un projet et de le présenter. Après une prise de contacts en Tanzanie, nous
partons découvrir les besoins sur le terrain.
Depuis, 3 autres groupes ont
suivi. Leurs projets :
équiper des écoles en matériel informatique et apprendre à utiliser programmes
et ordinateurs pour que de jeunes Tanzaniens sachent entretenir le tout en se
formant par Internet.
Il a fallu former les profs pour
qu’ils puissent guider leurs élèves. Il a fallu d’abord que les Tanzaniens
initient les Taïwanais à leur façon de travailler pour que tout se passe dans
le respect mutuel. Le plus grand bénéfice revient aux Taïwanais : ils ont acquis une
connaissance de l’Afrique par une expérience positive. Ils ont réfléchi à la
manière de répondre aux besoins des autres avec respect. «
Partant de la richesse économique de Taïwan, explique Jenny
Meng-Chun Chen,
nous avons découvert une
certaine pauvreté. J’étais déjà allée en Inde. Je sais voir au-delà des
apparences. La pauvreté matérielle ne m’a pas choquée. Nous avons apporté une
aide par l’éducation. Les gens sont venus nous voir. Heureux, ils nous ont
offert des T-shirts. Ils ont dansé à notre départ. Depuis mon retour, je suis
plus attentive aux gens dans le besoin. Je veux faire que les situations
bougent et inviter d’autres à faire de même pour qu’ensemble nous construisions
un monde de paix. »