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Nous servons Dieu par l’éducation des jeunes


Dès 1878, les spiritains s’investissent dans l’éducation de jeunes aux États-Unis. Leur engagement dans ce domaine marque d’une empreinte indélébile la société américaine. Ils laissent un héritage et préparent un avenir. Où en sont-ils aujourd’hui ? 3 hauts lieux de la présence spiritaine dans l’éducation : l’université de Duquesne, l’université catholique de San Diego et l’école préparatoire de Philadelphie.




Pennsylvanie. Université de Duquesne

> Située à Pittsburgh, elle s’étend sur une superficie de 50ha. Le président, M. Charlie Dougherty, et deux de ses vice-présidents, les PP. Sean Hogan et Jim McCloskey, spiritains, nous partagent l’histoire et le fonctionnement de l’établissement.
 
Charlie Dougherty est le 1er président laïc de l’université de Duquesne. Tous les autres avant lui étaient spiritains. «L’éducation est notre vocation. Et mon plus grand défi est de m’inscrire dans la continuité de la tradition spiritaine», précise M. Dougherty.
L’école a été fondée en 1878 par la congrégation du Saint-Esprit, sous la direction du P. Joseph Strub. Pittsburgh était alors une petite ville industrielle avec des aciéries et des usines de fabrication du verre. Les travailleurs pauvres, issus de l’immigration, y étaient employés et exploités. Catholiques pour la plupart, ils venaient d’Irlande et d’Allemagne. L’évêque du lieu invite les spiritains à fonder une école pour les enfants des immigrés.
Les spiritains étaient d’accord pour dire que l’éducation était le seul moyen de sortir ces familles de la pauvreté. Au début, l’école n’était qu’un collège catholique. Elle deviendra université en 1911. Elle est aujourd’hui la plus grande université catholique en Pennsylvanie et le seul institut spiritain d’un tel niveau dans le monde. Accueillant des étudiants en provenance de la quasi-totalité des États américains et d’environ 80 pays étrangers, elle délivre un diplôme dans différents domaines: sciences naturelles, théologie, philosophie, pharmacie, musique, éducation, leadership, arts libéraux et commerce, etc.
 
Mission et attentes de l’université de Duquesne
En 1989, le P. Sean Hogan, vice-président chargé de la vie étudiante, a mis en place une charte qui résume la mission de l’université. Elle est remise chaque année aux nouveaux arrivants. Certains anciens, 15 ans après leur départ, ont encore la charte en poche. «Nous servons Dieu en éduquant les jeunes et cela avec une vision spiritaine. Tenter de répondre à la question: comment intégrer une vision spiritaine dans un programme d’éducation, est un des défis que Duquesne cherche à relever au quotidien», précise le P. Hogan.
L’université oriente toute son énergie pour une éducation de qualité. Elle transmet des valeurs spirituelles et morales à travers un climat œcuménique ouvert à la diversité, au service de l’Église, de la communauté, de la Nation et du monde.
Elle attend des étudiants la sincérité dans leur démarche, l’ouverture à l’apprentissage et à l’excellence académique, l’honnêteté et l’intégrité dans tout ce qu’ils font, la reconnaissance de l’importance du service rendu aux autres, une croissance spirituellement axée sur la vie dans son ensemble et non seulement pour une profession.
Ils apprennent à apprécier la diversité et l’accueil des autres, le respect de leurs corps en évitant toutes sortes d’addictions. Ils développent l’amitié et reconnaissent la valeur du travail en équipe. Ils aiment l’université, soutiennent ses activités et montrent un esprit d’école. Ils apprennent à vivre en paix, à aimer Dieu, son voisin et soi-même.
 
Les anciens de Duquesne
L’université garde un lien très étroit avec ses anciens à travers mariages, baptêmes ou funérailles. Certains participent financièrement à la création de bourses. Un jeune presbytérien, ayant terminé ses études à Duquesne, a donné environ US $ 1,3million ces 3 dernières années. Deux frères, anciens étudiants, ont largement financé l’école de musique. En 1974, l’université a eu un problème d’argent. Les anciens ont réuni plus de
US $ 1 million, de quoi continuer, même si le problème d’argent n’a pas été entièrement résolu.
 
L’avenir des spiritains à Duquesne
Peu de jeunes s’apprêtent à devenir spiritains aux États-Unis, tandis qu’en Afrique ils sont nombreux. L’université aura donc besoin
de forces vives venant de ces régions. Une délégation a été envoyée en Tanzanie et au Kenya pour étudier des programmes qu’ils peuvent développer ensemble. Cette année, le président de l’université part pour le Ghana afin de renforcer ces liens. «Nous avons par ailleurs signé un partenariat d’échange avec un certain nombre d’universités en Afrique», souligne M. Dougherty.
On trouve, à l’université, des étudiants originaires de tous horizons, religions et cultures. Pour les intégrer, «nous avons une approche œcuménique et interreligieuse qui encourage le dialogue, ce qui permet de maintenir et de promouvoir la mission catholique et spiritaine de l’université», indique le P. Jim McCloskey, chargé de «mission et identité». Cet esprit favorise une ambiance familiale au cœur de l’université sans référence aux diverses origines.
Il existe au sein de l’université une organisation juive, une salle de prière pour les musulmans et une chapelle ouverte à tous. 60% des étudiants sont catholiques. Les autres sont juifs, musulmans, presbytériens ou sans appartenance. «Nous marchons ensemble vers un objectif commun: l’éducation», ajoute le président.
Le plan stratégique de l’université prévoit d’aménager un Centre d’études africaines, dont l’élaboration est confiée au P. Casimir Nyaki, spiritain tanzanien.
 
Solidarité scolaire
Chaque année, Duquesne débourse plus de US $ 79 millions en frais de scolarité pour les étudiants qui viennent de familles défavorisées. Le P. Hogan assure avoir déjà reçu US $ 120millions destinés à ces étudiants pour l’année 2011/2012. «Il y a un effort personnel de ma part, mais tout a été fait pour que les bourses puissent continuer après mon départ d’ici», note-t-il.
Aussi, Duquesne s’est-il engagé à recevoir d’autres étudiants dont le niveau scolaire ne leur garantit pas une entrée universitaire ailleurs. Ceux-là reçoivent une préparation particulière pour élever leur niveau pendant deux ans. C’est une manière concrète de mettre en œuvre le charisme spiritain, à savoir la solidarité avec les plus démunis.
En récompense pour ces efforts, la Maison-Blanche a reconnu Duquesne comme une des meilleures universités aux États-Unis.
 

Message du P. Hogan aux jeunes

Tout étudiant qui se respecte aura moins de problèmes avec l’alcool, la sexualité ou la drogue. La vie est belle, s’il y a respect des valeurs et réponse aux attentes de la société.

À Duquesne, il est toujours question du respect de l’autre.

 

Centre pour les Ă©tudes spiritaines

Le Centre a été inauguré à l’université de Duquesne en 2005 et le P. John Fogarty, actuel provincial de la province des États-Unis, était son 1er directeur. En octobre2009, le P. Bernard Kelly lui a succédé, comme directeur par intérim. Dès le début, l’objectif du Centre était de construire un lien entre les spiritains et l’université. Il nourrit l’université des fruits de la mission spiritaine, tout en profitant des ressources universitaires pour maintenir l’esprit spiritain en vie.
 
Projets du Centre:
  • Éditer une publication annuelle, Spiritan Horizons, qui sert Ă  nourrir l’universitĂ© Ă  travers des exemples vĂ©cus sur le terrain de la mission spiritaine. Elle explique aussi la manière dont notre charisme trouve sa place dans la formation Ă©ducative, dans l’universitĂ© de Duquesne et au-delĂ .
  • NumĂ©riser les ressources spiritaines en collaboration avec la bibliothèque de l’universitĂ© afin de crĂ©er une bibliothèque spiritaine en ligne.
  • Mettre en place une formation pour les formateurs spiritains. Grâce Ă  ce programme, une formation d’un mois a Ă©tĂ© organisĂ©e en 2011 pour les formateurs originaires de l’Afrique anglophone, Ă  Harare (Zimbabwe). Le directeur du Centre est le rĂ©pondant principal pour les confĂ©rences et tout ce qui concerne la spiritualitĂ© spiritaine au sein de l’universitĂ©.

Californie. Université de San Diego

La faculté Joan-Kroc, à l’université de San Diego, Californie, a pour mission de proposer un programme sur le maintien de la paix et de la justice à travers l’éducation créatrice et des études interdisciplinaires. Son objectif est de consacrer ses efforts à la construction d’un monde de paix. Un monde où la dignité, les droits de chaque individu et de chaque communauté soient mis en valeur, protégés et accomplis.
«Je veux que l’école soit le lieu où non seulement nous parlons de paix, mais où nous la faisons», disait MmeKroc.
Cette orientation va exactement dans le sens de la Règle de vie spiritaine, dans sa mission d’évangélisation: «la libération intégrale de la personne humaine, l’action pour Justice et Paix et la participation au développement» (RVS, 14).
Un tiers des étudiants de l’école viennent de pays étrangers dont la plupart vivent des conflits. Beaucoup d’étudiants sont pauvres et ne peuvent payer ni leur scolarité ni les frais de séjour aux États-Unis. Obtenir une bourse est un défi constant pour l’école et pour les spiritains qui font un effort chaque année afin de scolariser les jeunes venant des familles les plus marginalisées et des écoles pauvres surtout dans les pays du
Tiers monde.
Éveil à la justice et au développement. Le «Réseau du Monde» est un des plans d’action de l’université qui aide environ 700 jeunes à établir un lien avec le monde extérieur pour les éveiller aux problèmes de Justice et de Paix. L’école travaille également avec l’Institut transfrontalier qui s’occupe des plus défavorisés, à travers son programme de développement économique pour les immigrés. En somme, le service aux marginalisés est mis en avant dans chacune des écoles.
«Nous tentons d’arriver aux endroits les plus négligés du monde pour partager notre savoir-faire dans la construction de la paix et de la réconciliation. Nous avons notamment mis en place de tels programmes au Népal, au Guatemala, au Burundi, en Colombie et aux Philippines. Dans ce travail, nous nous sommes rendu compte que les conflits qui proviennent de la différence de religions et de cultures sont plus difficiles à résoudre», souligne le P. Bill Headley, spiritain et doyen de la faculté. Parfois, les extrémistes, bien financés et organisés, utilisent la religion pour aggraver les conflits à caractère culturel, voire politique. Et ils s’y appuient pour justifier des actions militaires et terroristes.
Les étudiants se spécialisent sur la résolution du conflit, la justice dans les droits de l’homme et le développement de la sécurité humaine. Ils doivent faire un stage à l’étranger, ce qui leur permet de toucher du doigt la réalité et d’avoir une vue d’ensemble des divers domaines. Au cours de l’été 2011, des étudiants ont été envoyés sur le terrain en Afrique de l’Ouest, en Israël et en Palestine.
 

Pennsylvanie. Collège préparatoire Saint-Esprit

 
Un lieu spiritain attentif à l’excellence académique et au service des marginalisés.
Fondée par les spiritains à Philadelphie, cette école a pour mission d’offrir une éducation de qualité aux jeunes. Elle mise sur une formation morale, intellectuelle et spirituelle dans la tradition spiritaine. Elle cultive un esprit de communauté, les talents uniques de chaque élève, l’excellence académique et l’hospitalité au service des plus défavorisés.
L’école s’est fixé un objectif clair: au-delà de la réussite scolaire, elle parraine des projets dans la durée, animés par les élèves, directement en lien avec les plus pauvres, pour qu’ils se laissent transformer en profondeur. Cela évitera l’envoi des élèves sur le terrain simplement pour combler un besoin. Ils sont envoyés là où il est difficile de trouver des volontaires et s’intègrent totalement dans un esprit de service. D’ici 2015, les élèves doivent faire preuve d’une connaissance approfondie de la communauté des environs et d’un engagement correspondant à la mission spiritaine de l’école.
L’identité spiritaine de l’école est par ailleurs rappelée par une série de fenêtres, sur le bas-côté de la chapelle, qui portent les effigies des spiritains qui ont marqué notre histoire à travers le monde depuis la fondation de la Congrégation.
À proximité, il y a d’autres écoles, mais les parents préfèrent envoyer leurs enfants chez les spiritains, parce qu’à la sortie de l’école, les étudiants ont appris l’autonomie et peuvent assumer des responsabilités.



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