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appelez-vous l’émouvante scène tirée du film Des hommes et des dieux lorsque les moines délibèrent en conseil pour savoir s’il fallait rester au monastère ou fuir la région devenue trop dangereuse… Comme les moines de Thibirine, des prêtres, des religieux, des religieuses et des laïcs engagés dans la vie de leur communauté ont été des milliers à prendre la décision de rester là où ils travaillaient, au péril de leur vie.
Au cours du XXe siècle, plus de 35 spiritains ont péri
de mort violente, la plupart dans des zones de guerres. Ainsi, le
1er janvier 1962, vingt spiritains sont tués à Kongolo
(actuelle République démocratique du Congo): 19 Pères belges
et 1 Frère hollandais. Âgés de 28 à 61 ans, la
moitié avait moins de 40 ans. Un autre confrère est
également décédé le 8avril 1961 au cours de la
même guerre.
«Ils ont eu en
commun la volonté de servir les populations vers lesquelles ils avaient
été envoyés; ils n’ont pas fui, même
s’ils étaient conscients des dangers qu’ils couraient en
restant là où leur sécurité ne pouvait pas
être assurée, rappelle le P. Jean Paul Hoch, supérieur
général de la congrégation du Saint-Esprit, dans son
message de Noël 2011. Ils l’ont fait pour être
fidèles à leur engagement de suivre Jésus dans notre
congrégation et donner leur vie pour les populations vers lesquelles ils
étaient envoyés. S’ils ne sont pas tous, au sens strict du
mot, des “martyrs de la foi”, ils sont sûrement des martyrs
de la fidélité missionnaire, comme tant d’autres de nos
confrères qui – tel le bon Pasteur de Jn 10, 11-12 –
n’abandonnent pas leurs brebis quand survient le loup. Il est donc tout
à fait juste que nous célébrions la mémoire de leur
sacrifice pendant l’année 2012, c’est-à-dire
cinquante ans après les événements.»
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